Althéa
Messages : 1 Date d'inscription : 24/07/2011
| Sujet: ♠ althéa ; eh flûte titre trop court Dim 24 Juil - 0:27 | |
| ♦ Pseudo : Althéa ♦ Prénom : J. ♦ Âge : Seize balais. ♦ PUF : Gritsou
♦ Livres préférés : J'en ai tellement qu'il faut plutôt me demander ceux que je n'aime pas. Mais je suis très fantasy ça c'est sûr. Surtout les trucs un peu médiévaux quoi .____. ♦ Texte : C'est pas l'une de mes plus réussies, mais c'est ma dernière en date.
- Spoiler:
JORAH ESTREN_________________________________________________________________ La douleur s’était faite plus aiguë au fur et à mesure que la nuit avançait, et les contractions de plus en plus puissantes. Malgré cela, lady Ellen n’avait pas dit un mot et s’était contentée de respirer profondément et essayait tant bien que mal de se détendre. Le matelas de plume était confortable et les fourrures lui tenait chaud, mais soudainement, tout cela lui fut insupportable. La jeune femme s’était redressée d’un bond et les larmes de douleur silencieuse roulaient le long de ses joues. Ses longs cheveux roux cascadaient jusqu’à sa taille lui semblèrent trop lourds, trop volumineux, elle se laissa retomber mollement sur le lit et instinctivement elle posa une main sur son ventre arrondi par la maternité, lui promettant une délivrance prochaine. Ses yeux bleus piquetés d’or se posèrent sur son mari endormi à ses côtés, il ronflait légèrement, si au début cela l’avait dérangée, elle s’y était faite, et avait même du mal à s’endormir lorsqu’elle ne sentait pas sa chaleur réconfortante. Mais dernièrement, il semblait lointain, distant. Ses tempes étaient teintés de fils argentés, les rides apparaissaient au coin de ses yeux et de sa bouche, mais pour elle, il était toujours aussi séduisant. Sir John Estren l’avait épousée, elle, pauvre petite noble ruinée huit années auparavant malgré leurs différences d’âge et cela n’avait pas empêchée Ellen d’aimer son mari dès qu’elle le vit, et si le coup de foudre fut réciproque, Sir John n’en montrait jamais rien, mais son épouse savait malgré tout qu’il avait profonde affection pour elle. La mère de ses trois fils. Elle sourit. Son époux savait à quel point elle voulait une fille, et si dans bien des familles, les filles étaient accueillie froidement -voir ignorée- par leur père, John lui acceptait cette idée, car de toute façon, il savait qu’il n’aurait pas à s’occuper beaucoup d’elle, mais l’idée d’avoir une fille lui plaisait quand même, et sa femme y tenait. Elle lui avait donné trois fils, dont John était énormément fier aussi priait-il secrètement pour que le vœu d’Ellen soit exaucé. La douleur s’accentua et Ellen, habituée après trois grossesses, secoua légèrement son mari, un ancien chevalier, qui se réveilla d’un bond. « Va chercher Lana vite! » Il n’eut pas besoin d’en savoir plus, la respiration de plus en plus rapide de sa femme, son teint cireux lui firent comprendre. Il se leva et s’habilla légèrement en vitesse et sortit de la chambre en ameutant la demeure. Lana était une jeune Guérisseuse habitant au village à côté de la ferme fortifié où ils habitaient, et elle était l’une des seules en qui Ellen ait confiance. Lorsqu’elle avait accouché de Velkaan, son aîné, les choses s’étaient affreusement mal passée, et l’accoucheuse à moitié aveugle, aussi avait-on fait venir la Guérisseuse. Ce fut Lana, sa fille d’une quinzaine d’année qui se présenta expliquant que sa mère était souffrante. On lui jeta des regards méprisants, on la trouvait trop jeune, mais Ellen ne voulut rien savoir, à moitié inconsciente on respecta ses ordres et on laissa la petite guérisseuse s’occuper d’elle. Et à chacun de ses accouchements ce fut ainsi. Et avec Lana, Ellen était rassurée, elle savait que tout irait bien. Ellen rejeta ses draps tandis que sa femme de chambre entrait avec des draps, elle était suivie de deux servantes, l’une d’entre portait l’eau chaude, tandis que l’autre installait la future mère du mieux qu’elle pouvait. Son regard erra dans la chambre, croisa celui de sa fidèle servante, Aida, et d’une voix affaiblie elle fit « Aida, allez donc voir les garçons, il ne faut pas qu’ils se réveillent » . La lourde porte se referma derrière elle, pour s’ouvrir presque aussitôt sur Lana et son époux. Généralement, lorsqu’elle était en travail celui-ci se trouvait dans la grande salle, en bas, à boire ou à manger, mais la nuit était déjà avancée. « Vous n’avez pas encore perdu les eaux Milady, déclara Lana une fois qu’elle se fut approchée d’Ellen, puis jetant un regard vers John elle reprit, Milord, cela risque d’être long, vous devriez allez dormir dans une autre chambre, j’enverrai une servante vous chercher lorsque l’enfant sera prêt à naître » Sans un mot, il s’approcha de sa femme, lui effleura légèrement les lèvres et s’en alla. Ellen, inquiète par les paroles de la guérisseuse ne put s’empêcher de frissonner. Elle avait toujours entendu dire que c’était le premier accouchement le plus long, et que les autres étaient plus rapides. « - Cela se présente mal c’est cela? - Non milady, mais tant que vous n’avez pas perdu les eaux, le bébé ne naîtra pas, ensuite ce sera plus rapide ne vous inquiétez pas » répliqua-t-elle calmement. Légèrement calmée, Ellen se laissa aller, essayant de dompter la douleur. Au matin, tout serait fini, et elle aurait peut-être une petite fille. L’idée d’avoir un garçon l’avait effleurée, évidemment, et à vrai dire, elle n’en voulait pas, pas parce qu’elle était dans l’optique d’avoir à tout prix une fille, mais elle avait déjà trois fils, le premier -Velkaan- reprendrait la Ferme et servirait avant comme chevalier à Camelot, le second -Cian- serait chevalier, quand au dernier -Lance- il serait moine dans l’un des monastères existants, et son caractère calme et studieux s’y prêtait car à deux ans, c’était un enfant effacé, constamment dans l’ombre, quoi que très intelligent, tandis que Velkaan était sérieux mais passionné, et Cian, ombrageux et casse-cou. Oui, ils étaient promis à des avenirs qui leur conviendrait. Mais si elle avait un quatrième fils, que deviendrait-il? Rien. Elle nageait dans le vague, la douleur l’envahissait, irradiait dans toute les parties de son corps, elle se retint de gémir ou de hurler. Jamais elle n’avait été habituée à montrer sa douleur. Et elle ne la montrerait jamais. Enfin, après ce qui lui sembla une éternité, elle remarqua le drap mouillé, qui commençait lentement à se tâcher de sang. Les contractions accélèrent et Lana, rassurante, lui parlait, mais elle se fichait de ce que Lana pouvait dire, elle ne l’entendait même pas. Elle était uniquement concentrée sur cette future vie qui allait apparaître. Déjà un sourire effleurait ses lèvres malgré la douleur. Elle était épuisée, tremblante, mais elle continuait. La main glaciale de Lana sur son bras la fit sursauter, elle arrêta de lutter, et la douleur reprit. « Sa tête est sortie. Mais arrêtez. Il y a un problème. » L’enfant ne se présentait pas bien, le remettre en place allait être douloureux et dangereux, pour l’enfant comme pour la mère. Après un long moment, l’enfant sorti. C’était une petite fille. Un long moment s’écoula dans le plus parfait silence tandis que Lana s’acharnait sur la nouvelle-née pour la faire respirer. En vain. Ellen poussa un hurlement que les servantes présentes interprétèrent comme la douleur d’avoir perdue la fille tant désirée. Elles enveloppèrent le petit corps dans du linge blanc, qui se teinta de sang et l’emportèrent pour le brûler. Elle aurait dû s’appeler Joann. Un autre hurlement attira Lana qui fronça les sourcils, enfin, une lueur éclaira son regard « Des jumeaux! Allez Ellen, continuez!».
Lorsque les premières lueurs du soleil apparurent, teintant le ciel d’une belle couleur rosée, un nouveau-né hurla, aspirant sa première bouffée d’air. Un garçon que l’on nomma Jorah. Lorsque la porte s’ouvrit sur John, Ellen lut une fierté immense dans son regard ainsi qu‘une pointe de tristesse, et jeta elle-même un coup d’œil à son quatrième fils, endormi dans ses bras. Elle le tendit à Lana et sans plus le regarder, s’endormit. C’était fini. Son envie de vivre s’était envolée en même temps que sa fille. Elle aurait du tenir deux bébés entre ses bras, et égoïstement, elle se demanda pourquoi ce n’était pas son fils qui était mort au lieu de sa jumelle. Elle attendit que tous le monde la laissa seule pour pleurer doucement. Dans son berceau, le nouveau-né s’agita. Ellen se redressa, et fut prise de regret. Affaiblie par l’accouchement, elle se leva néanmoins et alla prendre son fils dans ses bras. Ce n’était pas de sa faute. C’était la vie. Cela faisait parti des choses qui arrivaient, et Ellen avait déjà de la chance d’avoir eu trois fils auparavant, sans faire de fausse couche, trois enfants en parfaite santé. Et un quatrième. Lorsque son regard croisa celui du bébé, elle sut qu’il y avait et aurait toujours une place pour lui dans son cœur. Il gazouilla, elle sourit.
« - Je veux sortir! chuchota Jorah à Lance, qui lui lança un regard noir, interrompit son écriture et répondit tout aussi doucement - Mais tais-toi! On va se faire disputer! » Effectivement, leur maître revint et leur lança un regard lourd de suspicion, Lance rougit aussitôt tandis que Jorah soutenait son regard sans sourciller. Par ce côté impétieux il ressemblait à son frère Cian. D’ailleurs ces deux-là s’entendaient à merveille, toujours flanqué à côté à courir les bois et les champs -lorsque Cian ne s’entraînait pas à l’épée ou à tirer à l’arc et lorsque Jorah n’avait pas ses leçons. C’était un enfant de six ans, intelligent, aux grands yeux bleus et à la chevelure d’un roux bouclé semblable à celle d’un petit enfant commençait lentement à s’assombrir. Jorah n’aimait pas Lance, il le trouvait trop ennuyeux et était obligé de passer ses journées avec lui. Il aimait par-dessus tout être avec Cian, bien sûr, parce qu’il s’amusait beaucoup, mais aussi avec Velkaan, parce qu’il apprenait plein de chose. Avec Cian il apprenait à lire et à écrire, à vrai dire, il savait déjà faire les deux. Il était brillant, et même si Cian avait deux ans de plus que lui - tous les garçons avaient deux ans d’écarts- il se révélait plus précoce et faisait la fierté de son père, et le désespoir de sa mère. Parfois en riant, son père le prenait sur ses genoux au coins du feu et lui disait secrètement que lui, il était tous ses fils, en un seul. Cela lui faisait plaisir bien sûr, et étant le petit dernier il avait le moins de corvée à faire, car même si sa famille était de petite noblesse, mais noble tout de même, sir John tenait à ce que ses fils sachent ce qu’est la vie du petit peuple. Seul Cian échappait aux plus basses corvées, car de toute façon, à dix ans, il irait au monastère et n’en ressortirait plus. C’est avec un profond soupir de soulagement que Jorah s’échappa de la salle tandis que Cian lui, s’y attardait posant mille et une question les plus ennuyantes à propos de Dieu, de Bible et tout cela. Jorah lui n’y croyait pas à cela. Tout ce qu’il aimait, c’était les vieilles légendes parlant de sorciers et de sorcières, de magie. Mais sa mère lui avait dit que cela n’existait pas. Son père lui, avait simplement froncé les sourcils et lui avait ébouriffé les cheveux sans répondre. Alors il était allé voir Velkaan. Et Velkaan lui avait raconté ce qu’il s’était passé. Retrouvant la cour de la Ferme vide, Jorah en profita pour s’échapper, normalement il n’avait pas le droit de quitter son enceinte lorsqu’il était seul, et il devait aller accompagné au village. Mais c’était plus fort que lui, il n’aimait pas obéir aux règles. Empruntant le chemin caillouteux, il arriva quelques minutes après au village. Naturellement il se dirigea vers une maison éloignée des autres et y entra. Lana s’y trouvait, seule, souriante. Elle leva un regard lumineux vers le garçon et l’ignora. Jorah aimait la maison de la guérisseuse, et il aimait y apprendre des choses concernant les herbes, celles qui guérissaient, quels maux, etc… Mais c’était par pur intérêt, c’était un garçon pratique, s’il se blessait, il voulait savoir comment se soigner. Les gens du village disait que Lana était une sorcière, Jorah n’était pas d’accord avec eux, pour lui, une sorcière, c’était laid, or, Lana était très jolie. Une silhouette menue, de petite taille, des longs cheveux châtains lui descendant jusqu’à la taille, et des yeux noisettes calme et doux, un visage au teint d’ivoire en forme de cœur. Elle était sa conception des anges, même si à ça non plus il n’y croyait pas trop. Et elle était gentille, et amusante, et c’était le plus important. « La nuit tombe, tes parents doivent s’inquiéter. Rentre. » fit-elle. Sans demander son reste il s’en alla. Effectivement, déjà le ciel s’assombrissait et des nuages s’y accumulaient lentement. Soudain un bruit de tonnerre surgit, et la terre trembla. Devant lui surgit une troupe de chevalier, vivement Jorah se colla contre le mur d’une maison, évitant les chevaux lancé au galop. Mais un chevalier l’avait remarqué, et arrêta sa monture près de lui. « -Tu habites loin? - A la ferme fortifiée, un peu plus loin. - Monte. » Sans lui demander son avis, il attrapa le garçon et le jucha devant lui. C’était la première fois qu’il montait sur un cheval et la sensation fut grisante, surtout lorsque le chevalier lança son cheval au galop. Malheureusement ce moment de bonheur fut de trop courte durée, et bientôt, il était descendu à terre, devant chez lui. « - Qui es-tu gamin? - Jorah. Le dernier fils de Sir John Estren. - Un jour, si tu ne sais pas quoi faire de ton futur, viens à Camelot, pour devenir chevalier. - C’est pas possible. C’est un avantage réservé au second fils, je suis le quatrième. - Je sais. Et moi, je suis le sixième. J’ai réussi. Fais en sorte de te donner les moyens d’accéder à tes rêves, tu n’en ressortiras que plus fier. » Jorah sourit, et le chevalier s’en alla. Lorsqu’il eut disparu au bout du chemin, laissant derrière lui une traînée de poussière, le garçon rentra chez lui. Ses parents étaient dans la grande salle, en train de manger. Jorah se glissa à table et déclara « Je veux devenir Chevalier à Camelot! » Sa mère sursauta et baissa les yeux pour masquer sa déception, quand à son père, il resta impassible. « - C’est impossible mon garçon tu le sais bien. C’est Cian qui est destiné à l’être. - Et alors? Qu’est-ce qui m’en empêche moi aussi? - Écoute, on en reparlera quand tu seras plus grand. » Puis sur ces mots il sortit sans attendre de réponse. Jorah implora du regard sa mère, mais celle-ci se détourna également en lui disant d’aller se coucher.
A huit ans, on lui colla un arc dans les mains, et on lui apprit à tirer. On commença en même temps à lui apprendre le rudiment du combat. Il passait moins de temps dans la salle d’étude avec Lance -qui préparait son départ- et n’en était que plus content. Malgré son jeune âge, au tir à l’arc, il se révéla doué. Jamais il ne rata la cible, même s’il ne l’atteignit qu’une fois au milieu. Il aimait l’arc, bien que par la suite, lorsqu’on lui demanda de viser des cibles mobiles il dut s’y reprendre à plusieurs fois, à vrai dire, il y passait des heures, voulant s’améliorer sans cesse, n’ayant qu’une obsession. Devenir chevalier. Lorsqu’il sut tirer à l’arc, son père l’autorisa à manier une épée, et il suivit les leçons avec Velkaan et Cian. Il eut plus de mal, car l’épée -en bois- avait presque le même poids qu’une vraie, mais grâce au tir à l’arc, qui avait « fortifié » ses bras, il s’habitua vite. Concentré, studieux, Sevan, son maître d’arme, n’en revenait pas. Pas aussi puissant que Velkaan, ni aussi impétueux que Cian, Sevan voyait en lui un grand potentiel. Il avait une sensibilité rare chez un homme, mais précieuse. Car un homme qui réfléchit à plus de chance de survivre qu’un autre. Ainsi commencèrent ses entraînement particulier. Lance était parti au monastère. Et seul sa mère semblait souffrir de cette absence. Jorah lui, s’en fichait, oh bien sûr, il avait été proche de son frère, mais de très rare fois, et ils n’y avaient pas entre eux, le lien fraternel, presque « guerrier » que celui qu’il y avait entre lui et ses deux autres aînés. Lorsque Jorah eut dix ans, son père lui offrit un cheval, une magnifique bête d’un beau baie brun au crin sombre et aux regards intelligent. A son entraînement s’ajouta l’équitation, mais il se révéla là aussi, doué. Cian, qui avait eut une jument deux ans auparavant, le regardait jalousement. D’ailleurs, il était temps pour lui se faire écuyer d’un chevalier, qui l’adouberait ou non. Il avait été le « page » de son père, un ancien chevalier, qui blessé lors d’un combat, avait du se résoudre à une vie bien tranquille de famille. Mais ce que sir John ignorait, c’est que toutes les corvées qu’il devait accomplir, c’était Jorah qui les faisait sous le regard de Cian qui lui dictait quoi faire. Normalement, Cian aurait du apprendre l’équitation avec le chevalier qu’il servirait, mais ici, c’était la campagne, et savoir monter à cheval était toujours utile. A treize ans, Cian fut envoyé chez son parrain à Camelot, et devint écuyer. Et à sa grande surprise, Jorah fut autorisée à suivre Cian, un écuyer avait besoin d’un page, tout comme le chevalier qu’il servait. A onze ans, Jorah découvrit donc Camelot pour la première fois de sa vie. Sa mère, déchirée par la perte de trois de ses fils, ne sortit de sa chambre que pour leur faire ses adieux. Cian était un paresseux et un égoïste, son parrain s’en rendit bientôt compte et ne compta plus que sur Jorah en qui il découvrit des qualités inexploités.
Deux années passèrent durant laquelle Jorah ne cessa de s’entraîner, et durant laquelle Cian s’enfonçait de plus en plus dans la débauche. Le chevalier Ewen, son parrain, décida de le renvoyer chez lui car ce n’était qu’un incapable, et Cian ne paru même pas s’en rendre compte. Il avait quinze ans. Et il ne rentra jamais à la ferme, préférant erré dans les rues de Camelot. En vain on le chercha des jours et des jours, mais on ne le retrouva pas. Sans doute était-il ivre dans une taverne. Jorah s’en fichait. Il avait perdu deux frères. Il avait treize ans, et étant donné la disparition de Cian, il ne pouvait rentrer chez lui. Ewen ayant besoin d’un écuyer, il choisit Jorah. Jorah qui n’en revenait pas. Peu à peu son rêve devenait réalité. Il avait d’abord prit forme lorsqu’il avait été nommé page, mais un page pouvait rester à jamais à ce statut, et voilà que désormais il était écuyer. Le cœur battant à tout rompre, ahuri. La prochaine étape, dans quelques années, c’était être adoubé chevalier. Chevalier! Il en avait rêvé des nuits entières, rongé par l’injustice de n’être que le dernier d’une famille de quatre garçon. Et personne n’avait cru en lui. Personne sauf ce chevalier qui un soir l’avait ramené chez lui. Si les paroles qu’il avait prononcé ce soir-là lui avait paru incompréhensible, il les comprenait désormais. Pas une seule seconde il n’avait changé d’avis, il s’était battu pour apprendre, pour être ce qu’il était.
« - Demain à lieu une cérémonie d’adoubement, tu en es, déclara Ewen en s’asseyant à côté de lui. - Quoi? s’exclama le jeune homme, ébahi. - Demain, lorsque tu prêteras allégeance au Roi Uther, tu seras un chevalier. - Que… - Tu le mérites Jorah. Mais ce n’est pas tout. Tu as la nuit pour méditer ou prier, c’est la tradition. Je te laisse. A demain. Et… Je suis fier de toi. » Demain. Demain. Ce mot revenait sans cesse dans sa tête, dansait devant ses yeux, bourdonnait à ses oreilles. Demain. Il avait la nuit pour méditer. Il n’allait pas prier un dieu en lequel il ne croyait pas de toute façon. Méditer. Il allait être chevalier. Toutes ces années n’auraient pas été vaine. Il touchait son but. « Fais en sorte de te donner les moyens d’accéder à tes rêves, tu n’en ressortiras que plus fier. » Fier, il l’était. Énormément. Bruyamment, il appela le nouveau page d’Ewen qui arriva en courant. C’était un frêle garçon aux immenses yeux noisettes nommé Aeron, souvent, les chevaliers se moquaient de lui, le traitant de petite fille. Et c’était à lui, l’écuyer de décider s’il était digne de prendre sa place auprès d’Ewen. Assurément, Ewen saurait faire de lui un chevalier. Jorah aimait bien le garçon, il lui avait appris tout ce qu’un écuyer devait savoir, et malgré son physique frêle, c’était un gamin intelligent et loyal. « Dit. Vu que tu es d’ici, tu n’as jamais entendu parler d’un chevalier nommé Geoffroy? » Aeron mit quelques minutes à réfléchir, puis s’exclama soudain « Bien sûr que si! Il fait parti de la Garde personnelle du Roi Uther. » Jorah le remercia et le laissa filer. Le Roi Uther. L’homme à qui il devrait faire allégeance. Il avait passé son enfance loin de Camelot, et n’avait appris que tardivement ce qui se tramait avec la magie. N’ayant jamais rien vu de « magique » Jorah ignorait ce que ce pouvait être, et ce qu’il pouvait arriver. Bien sûr, on lui avait déjà dit qu’un sorcier pouvait changer d’apparence et autres, mais Jorah n’y croyait pas. Il y croirait le jour où il le verrait. Prêter serment à Uther, c’était refuser la magie. Et il allait le faire. Prêter serment. Il ne s’était pas battu vainement. Il attrapa une plume, de l’encre, et du papyrus coûteux, et commença à écrire. « Un soit, vous avez ramassé un enfant sur le bord de la route. Et ce soir-là, vous lui avez fait découvrir l’avenir qui pouvait s’offrir à lui s’il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour y arriver. Et cet enfant a réussi. Grâce à une simple phrase de votre part. Demain, je serai adoubé chevalier. Alors, merci Jorah Estren » Il rappela Aeron et le chargea d’aller apporta sa missive au château, en faisant attention, un message envoyé à une telle heure pouvait ameuter les chevaliers, et il ne voulait pas déclancher ça. Il se leva et alla à la fenêtre. La nuit était calme, douce, un vent frais soufflait, dans le ciel les étoiles brillaient doucement, et les silhouettes des maisons se découpaient. Jorah avait changé, c’était un homme désormais. Ses boucles rousses s’étaient foncés et ses cheveux étaient d’un beau brun, illuminé de reflet roux sous le soleil, ses yeux étaient toujours aussi bleu. Où qu’il alla, le regard des femmes le suivait. Ce n’était pas pour lui déplaire, mais il avait autre chose à faire. Un éclat attira son regard. Quelqu’un était en bas. Une silhouette oh combien familière! Il sortit rapidement de la salle, ses pas résonnant dans l’immense maison et ouvrit dans un grincement la porte. « -Cian! - Ptit frère! T’as réussi à ce qu’on dit! » Ah bon? On parlait de lui? Jorah serra son frère dans ses bras et s’écarta. Il avait grossi, s’était empâté, et son haleine sentait l’alcool. Des années à boire, à jouer l’avaient rendu méconnaissable. Jorah eut soudain pitié de son frère. Il avait perdu. Sur toute la ligne. Il n’avait rien compris. N’avait jamais rien compris, et ce, depuis toujours. Il avait toujours fait ce qu’il voulait, quand il voulait. « -Oui j’ai réussi. - Ils doivent être fier de toi alors! Toi au moins… - Il n’est pas trop tard. Tu peux rentrer chez eux, un avenir t’attendra toujours là-bas. - Pffff. Le seul avenir qui s’offre à moi si j’y retourne, c’est être moine. Non merci. J’aime trop les femmes pour ça. » Pris d’un soudain accès de colère, Jorah secoua son frère, et lui attrapant fermement le bras l’attira à l’intérieur. Cian essaya de se débattre, et il aurait sans doute réussi si ils avaient été plus jeune, mais Jorah était devenu un homme, un homme fort, et Cian ne put que se laisser entraîner. « Ma chambre est en haut, à gauche. Prends mon lit. Je dois prier. » fit-il avec un soupir en jetant un regard sur sa tunique blanche.
La salle était bondée, pourtant Jorah n’eut pas peur un seul instant, son regard erra dans la pièce, ébloui par tant de couleur et de richesse assemblé avant de se focaliser sur deux trônes, dont un seul était occupé. Par le Roi. Son armure sembla soudain lui peser énormément. Ewen se tenait à ses côtés, fier. Devant et derrière lui se trouvait d’autres écuyers. Il s’avança lorsque ce fut son tour, Ewen devant lui. Car c’était lui qui frapperait ses épaules, lui qui le ferait chevalier. Après avoir fait allégeance au roi, il s’agenouilla, répéta son serment, et lorsqu’il se releva, il était chevalier. Ewen lui tendit son épée. La foule applaudit. Il était chevalier. Il était chevalier. Il alla rejoindre les chevaliers, où il fut accueillit par des sourires, dont un en particulier attira son attention. Geoffroy. Celui-ci posa sa main sur son épaule et murmura « Tu vois. Tu as réussi. » Oui. Il avait réussi.
Cela faisait maintenant huit ans qu’il avait été adoubé. Et huit ans après, après de nombreuses batailles contre les chevaliers de Leisthôn, il était de retour au pays. Il s’était arrêté à la ferme, avait retrouvé sa mère, son père, Velkaan, marié, et déjà père de plusieurs enfants et à sa grande surprise, Cian. Cian qui travaillait à la forge, il avait retrouvé sa silhouette d’antan et travaillait plus dur que jamais. Et il avait fait la connaissance de sa petite sœur, Eiren, une fillette de douze ans aux cheveux bruns, aux yeux d’un bleu sombre, au sourire timide et d’une énergie débordante. Sa mère était heureuse, son père coulait des jours tranquilles. Tout allait bien. Après six mois d’absences, il retournait à Camelot. Une fois que la ville fut en vue, son regard fut attiré par la forêt. Il arrêta son cheval qui piaffa légèrement, lui caressa l’encolure Jorah le calma. Geoffroy et Aeron s’arrêtèrent à côté de lui. Ce dernier avait été adoubé moins d’un an auparavant et suivait toujours Jorah. Quand à Geoffroy il avait été envoyé avec eux. « Attendez! Vous pouvez ramener mon cheval? Je finis à pied. » Sans attendre il tendit les rênes à Aeron et descendit. Fort heureusement, il ne portait pas de côte de maille, juste une armure légère. Tandis que les deux chevaliers s’éloignaient, Jorah lui s’approchait de la forêt entourant la ville. Un sentier s’ouvrait dans la forêt, Jorah s’y baladait souvent à cheval et l’emprunter à pied était pour lui une nouveauté. Mais pas déplaisante. Les arbres croulaient sous leurs frondaisons de feuilles vertes, filtrant les rayons du soleil qui conférait au sous-bois un atmosphère magique. Sous ses pas, les feuilles craquaient doucement. Jorah s’arrêta un instant pour découvrir stupéfait un écureuil d’un roux sombre sur l’arbre à côté de lui, il le regardait de ses yeux sombres, grignotant, puis disparut rapidement dans une spirale autour de l’arbre. Jorah les yeux et il la vit pour la première fois. Ce qui lui sauta aux yeux, hormis qu’elle était vêtue de fourrure grise semblable à celle des Pictes, c’était sa coiffure étrange, faite de petite tresse, ses cheveux d’un blond pâle, et ses magnifiques yeux bleus. Son visage était sans doute de ceux des plus expressifs et fascinant qui lui ait été donné de voir. La femme qui se tenait à quelques pas devant lui était grande, fine, élancée. Et étrangement vêtue. Mais c’était normal. C’était une Picte, Jorah n’avait aucun doute dessus. Il resta figé sur place un moment, incapable de détacher son regard d’elle. L’envie de sourire le prit soudain de cour, lui permit de chasser de sa tête des pensées parasites, les pensées la concernait. Elle le déconcentrait. Alors, il s’avança vers elle. « -Bonjour...... Qui êtes-vous et que venez-vous faire là? demanda-t-il stupidement. - Je m’appelle Mahaut, et je suis là pour rencontrer une jeune femme. - Venez. Je vous accompagne au château. » fit-il en souriant. Et à sa grande surprise, Mahaut accepta, une lueur indéfinissable dans ses yeux. A ce moment-là, Jorah aurait bien voulu savoir ce qu’elle pensait. De lui. La forêt était dangereuse pour une femme seule, et lorsqu’il l’avait observé, il n’avait vu nul trace d’armes sur elle, enfin, peut-être les cachait-elle, mais en tant que chevalier, il avait prêter serment « d’aider, protéger etc… » et jamais auparavant il n’avait été autant joyeux à l’idée de le respecter. Ils sortirent de la forêt, parlant de tout et de rien. Se découvrant. Jorah ne s’était jamais senti aussi léger de toute sa vie. Enfin, lorsqu’ils arrivèrent en ville, Jorah se tourna vers Mahaut, et lui fit « Nous devons nous quitter là. J’ai été heureux de faire votre connaissance. J’espère que l’on se reverra. » Et tout deux furent happé par la foule. Jorah essaya tant bien que mal de croiser encore une fois son regard si bleu, mais du bien vite déchanter et regarder en face de lui. Lorsqu’il rentra chez lui, c’est-à-dire chez Ewen, il le retrouva avec Geoffroy et Aeron. Lorsque ceux-ci lui demandèrent où il était passé, Jorah le leur expliqua. Avec sérieux, Ewen déclara « Jorah. Tu es amoureux. » Il sourit.
♦ Parlez-nous un peu de vous : Naaan j'ai la flemme ><
♦ Codes du règlement : Okay by Feufeu' ♦ Autres euuuh bouh. Ah si, Feufeu rentre le 6 aout et moi je m'en vais le 5 c'coon ça é____è | |
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