Forgotten World
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L'imagination est un monde que l'on oublie souvent ♦ Forum d'écriture & de lecture
 
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 La Guilde des Assassins

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Lune

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MessageSujet: La Guilde des Assassins   La Guilde des Assassins EmptySam 9 Juil - 11:18

J'hésitait un peu entre la partie Action-Aventure et Fantastique-Fantasy, parce que finalement on change de monde, mais vu qu'il n'y a que ça de magique, je l'ai casé ici. Wink (je rajouterai les personnages au fur et à mesure.)

PERSONNAGES
Lucie Drake
Denyelle Drake
Quelqu'un d'inidentifié pour l'instant = un Gardien quelconque
Zoltan
La Tarée, à savoir Dame Pervenche
Enzo



PARTIE 1

CHAPITRE 1 : LA TRAPPE

Lucie baîlla longuement. Que celui qui avait inventé l'étude du milieu soit maudit ! Avec quatre heures par semaine, c'était quasiment une insulte faite aux élèves.
La cloche sonna, bénédiction tant attendue. Aussitôt, une marée d'élèves en folie dépassa le professeur, planté au milieu de la classe désormais vide. Il n'avait même pas eu le temps de finir de dicter les devoirs.
Lucie suivit le mouvement, se dirigeant tranquillement vers sa maison. Ses parents rentreraient sans doute tôt. Ils ne semblaient pas très intéressés par leur progéniture, pour ainsi dire pas du tout. Lucie n'avait ni frère ni soeur, , et ses parents avaient toujours été distants avec elle. Elle ne se souvenait même pas d'avoir jamais parlé plus de quelques minutes avec eux ! Elle avait parfois le sentiment qu'ils n'étaient pas ses vrais parents, mais repoussait aussi vite cette idée, honteuse.
Sortant de l'école, elle suivit la rue, dont le bruit et l'a nimation diminuaient au fur et à mesure qu'elle avançait. Un chatouillement au creux de la nuque l'aerta. Quelqu'un l'épiait. Elle pressa le pas et tourna au coin de la rue, espérant que le regard allait la lâcher. Mais elle se sentait de plus en plus tendue, opressée presque. Elle assura son sac à dos sur se sépaules, et accéléra encore. Elle quitta le quartier des grands buildings pour celui de coquettes maisons. Séparées entre elles par de grands jardins, elles étaient sous l'ombre du soleil couchant, qui provenait de la droite, à cause de hmaisons deux-facades bouchant l'horizon.
Un bruit de course la fit sursauter. Elle se retourna.
Personne.
Pourtant, les pas étaient toujours présents.
Mais jusqu'au bout, la rue était déserte, car il était tard. Les gens étaient rentrés chez eux, harassés par leur longue journée de travail et heureux de retrouver le cocon familial.
Un bruit de tuile lui fit tourner la tête vers la rangées de maisons.
Bien qu'aveuglée par la lumière rouge du soleil couchant, Lucie ne pouvait pas se tromper : la silhouette encapuchonnée de vert et de rouge qui marchait au même rythme qu'elle était bien humaine.
Lucie ne put retenir un petit cri de terreur lorsque l'inconnu bondit dans sa direction. Elle esquiva souplement l'attaque et se mit à courir sans demander son reste. Si elle pouvait atteindre le bus qui stationnait au bout de la rue...
Mais l'autre n'allait pas abandonner aussi facilement, et se jeta à la poursuite de Lucie, grignotant petit à petit la direction qui les séparait.
Lucie fit un grand bond, posa un pied dans le bus en dégainant son abonnement alors que la porte se fermait déjà. Avant de s'asseoir, elle se retourna et vit son poursuivant, planté au milieu du trottoir, qui fixait le bus comme si il regardait un monstre.

*

En descendant du bus, devant chez elle, Lucie s'aperçut qu'elle venait de se faire courser dans la rue par un inconnu armé jusqu'aux dents... et qu'elle n'avait pas encore appelé la police ni fait de crise de larmes.
Elle avait toujours été une "dure", comme on disait dans son collège, même si elle n'avait jamais rien fait pour mériter ce titre. Elle n'éprouvait pas un goût partculier pour la violence, mais elle avait déjà dû faire sauter quelques dents pour se défendre.
Elle déverrouilla la porte, entra, la ferma et laissa tomber son sac dans un coin. Le vendredi était décidément un jour béni !
Mais ses parents auraient dû être là, l'un à lire son journal, l'autre à préparer le dîner. La maison était déserte.
Lucie pénétra dans le salon. La télévision était en veille.
Ce fut la première chose qu'elle remarqua. En effet, jamais, au grand jamais, ses parents n'auraient laissé la télévision allumée sans la regarder. Ils étaient tous deux écologistes jusqu'au bout des ongles, et Lucie devait avouer que cela lui portait parfois sur les nerfs.
Elle prit la télécommande, alluma la télévision. La porte d'entrée, grande ouverte, apportait une petite brise agréable dans la chaleur torride de la maison.
Sur l'écran, le visage de la grand-mère de Lucie, Andromède, apparut.
La jeune fille cligna des yeux et les rouvrit. Elle devait rêver. Sa grand-mère était morte depuis plusieurs années !
Pourtant, c'était bien elle, avec son nez en forme de bec dont Lucie avait hérité, ses yeux malicieux comme ceux d'un renard et son doux sourire.
"Ma Lucie chérie, commença la vieille dame aux cheveux chignonnés, si tu vois ceci c'est que j'ai échoué. Je suis désolée, je ne voulais pas t'impliquer là-dedans... Ils ont dû te retrouver. À partir de maintenant, ne fait confiance à personne dans ce monde."
Dans ce monde ? Qu'est-ce que cela pouvait-il bien dire ? Depuis quand existait-il plusieurs mondes ?
"Ne te pose pas de questions, va au grenier. Tu y verras une malle en bois qui semble ancienne. Au fond il y aura une trappe. Tu l'ouvriras, et tu t'y glisseras en refermant bien le couverxle derrière toi, surtout ! Tu devras dire à la première personne que tu rencontreras que tu es Lucifer, et que c'est Denyelle qu'i t'envoie. On t'expliquera alors tout. Quoique tu apprennes là-bas, sache que je t'ai toujours aimée, et que je voulais te protéger."
L'écran se couvrit de eige blanche, puis s'éteignit d'un claquement sec.
Lucie se racla la gorge, indécise. Ses parents avaient disparu, et sa grand-mère, - morte, qui plus est – venait de lui dire qu'elle était en danger et qu'elle devait fuire.
Un coup de vent plus fort que les autres lui ébourrifa les cheveux.
En rentrant, elle avait fermé la porte.
Et elle était ouverte.
Lucie ferma les yeux une fraction de seconde, le temps de laisser un plan se former dans son esprit.
Les muscles tendus, elle se tourna vers l'escalier vieillot qui tranchait avec la décoration moderne.
Elle gravit les escaliers quatre à quatre, mais le plus silencieusement possible, terrifiée à l'idée de percevoir les pas de l'inconnu de kaki et de rouge.
La respiration haletante, elle tourna sur le palier et se dirigea vers l'escalier du grenier, qui était obstruée par une lourde porte de bois. Priant pour qu'elle ne grince pas, Lucci poussa le battant du bout des doigts....
Et un immense craquement fit trembler la maison.
La jeune fille se jeta alors dans l'escalier en claquant la porte derrière elle. Puisqu'elle était repérée, autant prendre de l'avance.
Un petit courant d'air la fit frissoner, et elle jeta un coup d'oeil en arrière.
Comment pouvait-il déjà être là ?
Elle se rendit compte qu'il ne faisait pas un bruit en montant derrière elle, qu'il semblait être une ombre...
La porte du grenier s'ouvrit avec difficulté, gorgée d'humidité. Lucie dû la finir d'un coup de pied bien ajusté, et se rua à l'intérieur de la pièce.
La malle était là, trônant au milieu. La jeune fille fit sauter le cadenas d'un coup de pelle, ouvrit le couvercle et tira le verrou de la trappe, qui s'ouvrit facilement. Elle souleva le battant de planches...
Une échelle descendait jusqu'au sol dallé de pierres.
Lucie n'hésita pas. Elle entra dans la malle, se retourné pour pouvoir s'aggriper à l'échelle, ayant du même coup une vue vers l'entrée du grenier.
Il était là, une arbalète dans chaque main.
La jeune fille ne demanda pas son reste, et se laissa glisser le long de l'échelle, alors qu'une douleur cuisante lui déchirait l'épaule.
Elle atterrit à genoux dans une grande pièce aux murs de pierres taillées.
Quinze carreaux d'arbalète sifflèrent, tirés par des silhouettes, elles, de noir et d'argent.


Dernière édition par Lune le Mer 3 Aoû - 12:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La Guilde des Assassins   La Guilde des Assassins EmptySam 9 Juil - 12:44

CHAPITRE 2 : ZOLTAN

Lucie ferma les yeux, persuadée que sa fin était proche.
Ca y est, se dit-elle. Je meurs alors que je n'ai rien fait d'intéressant, ni rien appris, ni rien d'autre en fait, dans ma vie.
Ce qui n'était pas totalement vrai. À dix-sept ans, la jeune fille avait disposé d'une tonne de livres sur tous les sujets, plus particulièrement sur le Moyen Âge qui la fascinait. Elle avait pris des cours de tir à l'arc, gagné plusieurs compétitions. Elle montait, à cheval depuis plusieurs années, et disposait d'une intelligence exceptionnelle.
Lucie ouvrit les yeux, pour les refermer aussitôt. Au moins, elle n'était pas morte. C'était toujours ça de gagné. Mais vu comment les murs et le sol tangaient, un véritable évanouissement n'allait sans doute pas tarder.
Au prix d'un effort surhumain, Lucie souleva les paupières. Elle avait l'étrange impression que son épaule était partie, comme arrachée.
Les vapeurs de l'évanouissement prévu depuis quelques instants la submergèrent enfin. La vue brouillée, la jeune fille s'effondra par terre.

*

Lucie ouvrit les yeux sur un plafond de bois soigneusement verni et sculpté. Son épaule la faisait atrocement souffrir, mais quelqu'un y avait posé un habil bandage, bien que d'une couleur douteuse.
Prenant appui sur une seule main, la fille se releva, regardant autour d'elle avec étonnement.
Elle était dans un lit au draps blancs compris dans une longue rangée de couchettes toutes identiques, dont pas une n'était occupée. Tout au fond de la salle, une petite porte, qui s'ouvrit quelques instants plus tard.
Une dame d'âge mûr s'avança. Elle était grande et grosse, le teint hâlé, lesz cehveux brun-roux relevés en une coiffure ridiculement compliquée. Son petit nez retroussé surmontait une bouche en coeur aux lèvres soigneusement peintes en rouge vif. Seuls ses yeux dénotaient vraiment dans cet attirail assez hétéroclite ; grands, verts, en forme d'amande, avec de longs cils noirs. On les aurait mieux imaginés sur le minois d'une actrice célèbre.
"Ah, vous êtes réveillée", lâcha-t-elle.
Lucie regarda autour d'elle, mais il n'y avait personne. Après avoir remarqué que la femme l'observait, elle en conclut que c'était à elle qu'elle s'adressait. Personne ne l'avait jamais vouvoyée.
"Je suis Dame Pervenche, continua l'inconnue, et je suis l'infirmière du château. Ne bougez pas, Zoltan viendra vous parler."
De toute façon, Lucie n'avait pas tellement le choix. Il lui restait tout de même plusieurs points à éclaircir. Premièrement, on l'avait bandée d'une main experte, mais... les les bandes semblaient sorties d'un autre temps. Cette Dame Pervenche semblait coiffée comme si elle datait du Moyen Âge. De plus, elle avait parlé d'un château... Était-il possible que...
Soit elle était tombée chez un vieux fou riche, soit elle était devenue complètement idiote. Elle aurait préféré pencher pour la première solution mais tout de même...
Avant qu'elle ait eut le temps de clarifier ses pensées, la porte s'ouvrit de nouveau, et celui qui devait être Zoltan – quel nom étrange – fit irruption.
Il était assez petit, mais il paraissait beaucoup plus grand, grâce à une sorte de puissance contenue émanant de lui. Il portait des vêtements totalement noirs mais bizarres. Ses grandes bottes en cuir lui remontaient jusqu'au dessous des genoux, et il semblait porter des armes partout où c'était possible. Des armes plutôt étranges, d'ailleurs, des poignards, une épée, tout ça dans un style assez moyenâgeux.
Ses yeux ambrés et malicieux, tels ceux d'un renard, observaient Lucie avec attention. Son nez pointu surmontait une bouche aux lèvres minces, tandis qu'une crinière de cheveux noirs désordonnés dissimulait ses oreilles. Il ressemblait à un goupil en vadrouille.
"Qui es-tu ?" demanda-t-il sans préambule, l'air presque menaçant.
Tu devras dire que tu es Lucifer, et que c'est Denyelle qui t'envoie.
"Je... euh... je suis Lucifer, et c'est Denyelle qui... euh.. qui m'envoie", dit Lucie, sa voix baissant au fur et à mesure de la phrase.
Enfin, je crois, pensa-t-elle.
"Denyelle, tiens donc... murmura l'homme, les sourcils froncés. Que s'est-il passé ?
- Que s'est-il passé quoi ?
- Avant d'arriver ici, que s'est-il passé ? Dans ton monde ?
- Attendez, vous voulez dire que... Que..."
C'était tellement énorme que Lucie n'arrivait même pas à formuler la phrase.
"Que tu es dans un autre monde, oui, sur Kaïdza, s'impatienta Zoltan. Alors ?
- Euh... Quand je suis rentrée chez moi... Y'avait un mec habillé bizarrement, là, qui me suivait.
- La couleur ? L'interrompit Zoltan. Quelle était la couleur de ses vêtements ?
- Vert et rouge", fit Lucie, intriguée.
Zoltan ne répondit rien, ma sa mine s'assombrit.
"Alors il a essayé de me sauter dessus, ce que j'ai pas trop apprécié, comme on peut s'en douter. Du coup j'ai couru, et j'ai réussi à attraper le bus..."
Elle le fixa quelques instants. Connaissait-il le sens du mot bus ? Il dû comprendre son trouble, car il lâcha :
"Oui, un bus, un gros truc jaune avec marqué TEC en rouge et qui fait vroum-vroum.
- Oui, donc, j'ai réussi à monter dedans, alors il a arrêté de me suivre. Enfin, il aurait eu du mal à me suivre en courant de toute façon. Bref, je suis arrivée chez moi, et la télévision était allumée. Y'avait le... Le visage de ma grand-mère qui m'a dit de monter au grenier parce que j'étais en danger, et tout ça et tout ça... Et puis, le gars a rappliqué... Donc je me suis dépêchée d'aller au grenier, puis j'ai ouvert la trappe. Et là il m'a lancé un truc dans le bras, et je signale – en passant - que ça fait vachement mal. Et donc je suis tombée en plein milieu d'une petite réunion de famille, dont les gens ont tiré sur le mec qui me poursuivait. Sympa de leur part, d'ailleurs, vous devriez penser à les augmenter. Et puis voilà, y'a cette espèce de bonne femme qui m'a dit que vous viendriez me parler. Et d'ailleurs, où est-ce qu'on est ?
- Plus proche de chez toi que tu ne l'as jamais été..."

*

"Euh... C'est-à-dire ?
- Bon, en fait, pour faire simple, je vais te faire un petit résumé géopolitique de la situation. Nous nous trouvons actuellement sur Kaïdza, seul continent de la planète, à moins que tu ne sois douée d'ubiquité. La capitale est Bélakel, très connue pour ses armures ultra-résistantes. Il existe des passages, que l'on appelle "portes" entre ton monde et le mien. Cependant, le pays est gouverné assez bizarrement (enfin, de ton point de vue) ; dans le sud-ouest, près de Tuma (une cité fortifiée cachée au milieu de la forêt), il y a le Seigneur Tenkin, dont le grand rêve serait de gouverner Kaïdza tout entier, et la Terre, en passant. Son parti politique défend donc le fait de se glisser par les portes et d'aller tuer des gens dans ton monde. Quel hobby utile et intéressant. Le parti dont je fait partie désire au contraire que les Terriens n'apprenent jamais l'existence de Kaïdza. Le problème, c'est que la politique n'est pas de tout repos par ici. Tenkin s'est donc fabriqué une armée de soldats, nommés les Gardiens, (parce qu'ils gardent – soi-disant – Tuma). Bref. Ils sont rompus à toutes techniques d'assaut. Ils sont habillés de vert et de rouge – le rouge symbolisant le sang, et le vert la perfidité – et je craint que l'un d'eux n'ait essayé de te tuer. De notre côté, nous ne sommes pas restés inactifs et avons formé la Guilde des Assassins. On aurait préféré avoir un nom un peu plus pacifique, mais finalement, c'est celui-ci qui a été désigné. Pourquoi ? Parce que, finalement, on finit toujours par se "débarrasser" des ennemis. En plus, les gens du peuple nous connaisssent sous ce nom depuis que les Gardiens répandent des rumeurs infondées, comme quoi on assassinerait toutes les personnes dont la tête ne nous revient pas."
Il s'interrompit, le temps de reprendre son souffle.
"Nos Assassins sont, eux, habillés de noir et d'argent. Le noir pour pouvoir se dissimuler, se fondre dans les ombres, et l'argent parce que c'est presaque aussi bien que l'or, mais c'est quand même bien moins cher.
"À la base, nous voulions juste nous défendre, mais comme on dit, la meilleur défense c'est l'attaque.
"Pour en revenir à toi, tes parents étaient les dirigeants de notre parti avant que j'en prenne la tête. Tenkin les a capturés? Nous t'avons donc cachée sur Terre, pour ne pas qu'il te retrouve, et, accessoirement, que tu ne meure pas bêtement dans d'atroces souffrances. Car Tenkin garde tes parents en vie pour te retrouver. Si il te capture, je peux te garantir que ta vie ne durera pas plus longtemps.
- Oui, tout de suite, c'est assez ennuyeux.
- En effet, surtout de ton point de vue. Bref, ta grand-mère était en effet Denyelle Drake. Chaque Assassin porte un nom de code, et celui qui t'a été donné à la naissance est Lucifer.
- Je veux récup...
- Oui, tu veux secourir tes parents., l'interrompit Zoltan. Je savais que tu allais dire ça.
- ... et je veuxle faire moi-même.
- Je m'en doutais aussi. Étant donné que si je ne t'y autorises pas, tu irais quand même et te ferais tuer en moins de trente secondes, je t'en donne l'autorisation.
- De toute...
- Mais, et il y a un très grand mais, poursuivit Zoltan come si de rien n'était, je veux d'abord que tu suives un entraînement spécial. C'est ici, à Sennal, qu'il te sera dispensé, étant donné que c'est ici que l'on forme les Assassins.
- Vous voulez dire que...
- Que tu vas devenir une des leurs ? Tout dépendras de toi, de ta ténacité et de ta détermination. En attendant, Enzo va te faire visiter le château."
Il ouvrit la porte, sortit, et un grand garçon déguingandé fit irruption dans la pièce. Le regard bleu, les cheveux blonds et un franc sourire aux lèvres, il devait charmer toutes les filles.
"Bonjour ! Lança-t-il. Tu dois être Lucifer. Ou plutôt Lucie. Je suis Enzo, et Zoltan ma chargé de te faire visiter Sennal.
Il aida Lucie à se lever en la tirant par son bras valide. Elle décvroit alors avec étonnement qu'elle était vêtue d'une tunique sans manches lui tombant jusqu'aux genoux, fendue jusqu'à la taille afin qu'elle puisse courir. Elle portait e-dessous un large pantalon noir. Deux grandes bottes à rabats – à sa pointure – l'attendaient au pied du lit. Elle les chaussa, et remarqua agréablement qu'elles étaient très confortables.
Enzo la contempla avec amusement, puis se dirigea vers la porte. Il la lui tint ouverte,la laissa passer puis la suivit en fermant soigneusement le battant.
Lucie inspira un grand coup. Son bras la lançait atrocement, mais, étrangement, elle se sentait... dans son élément.
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MessageSujet: Re: La Guilde des Assassins   La Guilde des Assassins EmptyDim 10 Juil - 5:40

CHAPITRE 3 : LE CHÂTEAU

"Nous sommes en fait au rez-de-chaussée. Ici, la porte en face, c'est la salle à manger..."
Enzo ouvrit la porte en question. La salle devait faire une fois et demie la surface de l'infirmerie. Elle était meublée de longues tables entourées de chaises et de tabourets. Le sol, carrelé de grandes dalles de pierre grise irrégulières, avait été soigneusement lavé.
Enzo referma la porte, et les deux jeunes gens poursuivirent leur chemin le long du couloir au tapis rouge.
"Ici, commenta-t-il en ouvrant une autre porte, l'endroit le plus intéressant : les cuisines. Et en face, la salle d'entraînement : Zoltan dit que c'est pour brûler les calories."
À l'intérieur, des dizaines de personnes, deux par deux, s'affrontaient à mains nues ou dûment armés. Au fond, des lanceurs de couteaux plus ou moins doués tiréiant dans des cibles... ou sur eux-mêmes. Les plus habiles visaient des mannequins de paille, tentant sans doute de toucher les parties vitales.
La porte suivante était celle de Zoltan, le maître des lieux : personne n'y mettait les pieds sans en avoir reçut l'autorisation, autant par politesse que par prudence.
Lucie et Enzo traversèrent le hall d'entrée et pénétrèrent dans une salle aux dimensions plus modestes que les précédents mais tout de même spacieuse.
"L'armurie, expliqua Enzo. On y entrepose toutes les armures sans possesseurs attitrés. Comme dans la salle d'armes, en fait."
Mais Lucie ne pouvait pas détacher les yeux du spectacle qui s'offrait à elle. Sur tous les murs, sur tous les îlots centraux, sur tout l'espace disponible étaient entrposées des pièces d'armures les plus diverses : des brassards d'aciers, des gantelets de mailles, des spallières*, des armures de cuir...
" Vous... Vous portez vraiment tout ça ? Souffla Lucie.
- Nous, non. Pas les apprentis, expliqua Enzo en voyant l'expression perplexe de son amie. Les Assassins diplômés, si je peux dire, sont assez paranoïaques et portent leurs armures en permanence. Mais généralement, tout cet attirail est dissimulé sous une cape..."
Il désigna le mur auquel ils tournaient le dos. Sur celui-ci, accrochés par des rivets directement plantés dans le mortier entre les pierres, une grande pièce de tissu noir était acrochée. Lucie remarqua que c'était exactement les mêmes que ceux du maître des lieux. Mais a présent, elle pouvait mieux les voir.
Un grand pantalon de toile était surmonté d'une chemise elle aussi noire, comme tout le reste. Une cape étrange, sans doute celle dont parlait Enzo, était repliée. Elle avait deux manches larges et deux attaches d'argent sur le devant. Un profonde capuche complétait l'ensemble, si profonde qu'elle devait sans doute permettre de passer inaperçu... du moins au milieu d'une foule.
"La cape, expliqua Enzo, enfin les manches, c'est pour pouvoir combattre plus facielment quand il pleut. Avec... - Il l'entraîna vers la pièce suivante. - ça."
Ca, c'était une réserve d'arme tellement énorme qu'elle en était indexcriptible. Cela allait de l'épée ornementée au simple poignard, en passant par les étoiles de jet et les arcs à flèches.
"Wow, souffla Lucie. Vous utilisez vraiment tout ça ?"
Elle avait l'impression de répéter toujours les mêmes questions mais en changeant seulement quelques mots à chaque fois.
"Non, pas tout, sourit Enzo, amusé. La plupart d'entre nous n'en maîtrise qu'une dizaine. Mais quand je dit maîtriser, on ne pas pas aller plus loin...
- Et je vais vraiment devoir apprendre à me servir de... ça, par exemple ? Demanda-t-elle en désignant une énorme hache à double tranchant.
- Ca m'étonnerait. Tu as l'air plutôt légère, mais rapide, tu te cantonneras sans doute à des armes requérant moins de force brute. Ce genre de hache, c'est plutôt pour les gros musclés. Je t'avoue que je t'imagine assez mal avec une massue.
- Moi non plus", admit la jeune fille en tordant la bouche.
Il sortirent et se dirigèrent vers l'escalier. Une fois arrivés en haut, Lucie découvrit un long couloir menant jusqu'au fond du bâtiment, percé à intervalles réguliers de plus petits couloirs menant sur la gauche.
"Tu visiteras la cour plus tard. Pour l'instant, je vais te montrer ta chambre", dit le garçon.
Il suivirent la galerie et tournèrent à l'un des embranchements absolument identique aux autres. Désormais, c'étaient des portes qui se succédaient le long des murs. Elle portaient des plauqes gravées de noms étranges et inconnus : Arya, Omorphès, Baréton... Des noms qui n'étaient pas sans rappeler la langue grecque à Lucie.
Ils passrèent devant un battant portant le nom d'Enzo, et s'arrêtèrent à la suivante : sur la plaque d'argent était gravé le nom de Lucie.
"C'est ta porte, dit Enzo. Comme tu peux le remarquer, tu étais attendue. Nous utilisons généralement des pseudonymes en dehors de Sennal, mais ici il n'y a aucun risque."
Suite à ces mots, il ouvrit le battant. Les meubles étaient rustiques mais agréables, et le lit avait l'air moelleux. Enzo s dirigea vers la table, et brandit un parchemin manuscrit.
"C'est tes instructions pour demain. Tu commences avec... ah oui, moi aussi j'ai eu ça. Évaluation des compétences dans la salle d'entraînement.
- Qu'est-ce qu'ils pourraient évaluer ? Je n'ai absolument aucune compétence.
- Tu as sûrement des talents cachés... Euh...
- Écoute, je n'ai jamais touché le moindre objet tranchant à part un couteau à pain.
- Forcément, ça limite...
Ils échangèrent un silence gêné, puis Enzo renifla soudain l'air ambiant.
"C'est l'heure du dîner. Tu viens ?
- Oui, je te suis."

*

Le repas, succulent et copieux, apaisa les grondements de l'estomac de Lucie. Comme il était déjà tard, elle décida d'aller se coucher pour être en forme pour le lendemain.
À peine avait-elle posé la tête sur l'oreiller qu'elle sombra dans le sommeil.


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MessageSujet: Re: La Guilde des Assassins   La Guilde des Assassins EmptyDim 10 Juil - 8:55

CHAPITRE 4 : L'ÉVALUATION

Lucie s'éveilla spontanément au petit matin. Pestant contre le fait qu'en la période du Moyen Âge (ou ce qui y ressemblait), il n'y avait pas de chauffage, elle s'habilla rapidement. Alors qu'elle terminait d'ajuster ses bottes, elle remarqua un petit miroir. Elle s'en approcha et se dévisagea sans indulgence.
Deux grands yeux verts pailletés d'or l'observaient avec attention. On racontait que les paillettes étaient le signe d'une alliance avec le Diable... Son visage mince était encadré de longs cheveux châtains. Son nez, un peu trop fort à son goût, la faisait parfois ressembler à une sorcière.
Trois coups frappés à la porte la firent sursauter. Lucie se dépêcha d'aller ouvrir, et ce fut Enzo qu'elle trouva. Il l'emmenait déjeuner, puis il lui indiquerait làoù elle devait se rendre.
La jeune fille se dépêcha de manger deux tartines au miel des bois, puis se précipita vers la salle d'entraînement, craignant d'être en retard. Elle n'avait jamais porté de montre dans l'autre monde, et ici elles n'existaient pas.
À son grand étonnement, c'était Zoltan qui l'attendait. Planté au milieu de la pièce, il lui sourit et lui fit signe de s'approcher. Elle obéit, et remarqua alors le monceau d'armes diverses au milieu duquel il se tenait.
"Bonjour, Lucie. Cette séance... d'essai est là pour voir avec quelles armes tu es la plus douée, et donc avec lesquelles tu t'entraîneras. Celles-ci viennt de la réserve du château, donc merci de ne pas les abîmer."
Lucie ne répondit rien, mais pensa que c'était elle qui allait être abîmée.
"Je te propose de commencer par un peu de tir à l'arc, continua Zoltan en désignant le carquois et l'arme. Tu dois tirer dans la cible."
La précision était-elle par prudence, ou juste parce qu'il ne voulait pas terminer avec une flèche dans l'oreille ? Lucie essaya plutôt de se concentrer pour ne pas se tirer dessus, au lieu de réfléchir au sens caché de paroles qui n'en avaient sans doute pas.
La cible en question se trouvait à une dizaine de mètres. Des cercles rouges, noirs et jaunes délimitaient les parties à atteindre.
"Je ne peux rien t'expliquer. À toi donc de me montrer ce que tu sais faire."
Lucie acquiesça, saisit l'arme et se mit enposition. Quelques ann"es pluus tôt, elle avait pris des cours de près de chez elle. L'entraînement allait donc peut-être porter ses fruits, ce qui serait bien pour remonter dans l'estime de Zoltan quand il aurait vu le résultat avec le reste de son matériel.
Imaginant une ligne jusqu'à la cible, la jeune fille plaça un pied de chaque côté, perpendiculaires l'un à l'autre. Le buste face au cercle, elle plaça une flèche sur la corde, tendit celle-ci et visa soigneusement en retenant son souffle. La douleur de son bras blessé se rappela trop vite à elle, et elle lâcha la corde, pressée de soulager ses muscles. La flèche alla se planter avec un bruit mat à quelques centimètres de la zone noire symbolisant le centre.
"Pas mal", lança Zoltan. Avec un peu d'entraînement, ça devrait passer.
Lucie se renfrogna. Ce devait être son meilleur tir, et voilà tout ce qu'il lui valait ! Mais Zoltan ne lui laissa pas le temps de réfléchir, et lui lança une épée que la jeune fille attrapa de justesse, en ployant légèrement sous le poids de l'arme et de son fourreau. Le maître des lieux tiré son propre sabre, et se mit en garde.
"Mais que vaux-tu à l'épée ?" lui demanda-t-il avec un sourire malicieux.
Lucie tira l'arme de son étui, surprise par la brillance de la lame. Elle soupesa l'épée, l'ajusta à sa main, puis plia légèrement les genoux. Voyant que l'homme ne bougeait pas, elle l'attaqua d'une main hésitante, peu sûre d'elle. Il para facilement le coup, lui donna un coup de pommeau sur le bras et l'envoya bouler à plusieurs mètres.
La jeune fille, furieuse, se redressa avec difficulté et le toisa plus attentivement. Elle s'avança vers lui très lentement, prudente, puis se détendit d'un coup en projetant son bras armé vers l'avant. Zoltan s'écarta d'un pas, glissa sa lame sous la sienne et tourna la main. La poignée échappa à Lucie.
Une fois encore, elle se baissa pour ramasser son arme, qu'elle empoigna cette fois des deux paumes. Elle visa les jambes de son adversaire, qui la bloqua d'un revers, jetant à moitié Lucie. Il retira sa lame d'un mouvement brusque, l'attrapa par le bras et la releva, lui remettant son épée en main. Il serra ses doigts dessus, lui tourna les épaules de façon à ce qu'elle soit placée perpendicluairement à lui, puis se remit en garde.
"N'essaye pas de m'attaquer ! Lança-t-il. Attaque-moi !"
Lucie prit une grande inspiration, et releva son épée, prenant ainsi sans le savoir une parfaite garde. Elle fronça les sourcils pour chasser la sueur qui lui broullait la vue, rejetant ainsi ses cheveux devant son visage. Elle les repoussa d'un mouvement de tête, se promettant intérieurement de s'attacher la chevelure la prochaine fois. Si il y avait une prochaine fois.
Cette fois, l'affrontement dura plus de quelques secondes. Lucie feinta vers la droite, puis obliqua brusquement vers la gauche. Zoltan n'avait pas été pris au piège, mais était suffisement dérouté par sa soudaine stratégie pour lui laisser une chance de ne pas se faire jeter au sol. Tout en agitant sa lame vers la gauche, la jeune fille lui décocha un coup de pied dans le tibia. Il ne sentit rien, et Lucie se maudit de n'avoir pas vérifié si il avait des jambières. Elle grimaça, puis se reprit. Elle devait pouvoir faire quelque chose.
Elle fit alors quelque chose de très stupide, à savoir qu'elle se jeta en avant sans aucune idée précise de quoi faire. Une demi-seconde plus tard, elle s'arrêta devant Zoltan, lui fit coucou de sa main libre, puis essaya de le frapper aux côtes. Il arrêta sa lame du bras, son canon d'avant-bras* produisant un petit bruit métallique.
"Et bien, on pourra sans doute faire quelque chose de toi."
Lucie, le souffle court, une douzaine de bleus en train de se former et un estafilade sur le bras, lui lança un regard noir.
"Tu avais déjà utilisé un arc, avant ? Lui demanda Zoltan.
- Oui, j'avais pris des cours dans... Dans l'autre monde.
- Ca se voit."
Lucie pensait qu'il parlait de sa façon de tirer, mais, après un bref instant, il ajouta :
"Tu n'as pas jeté l'arme et le carquois à terre après les avoir utilisés."
Très drôle, songea Lucie.
"Bien, reprit Zoltan. Passons à l'arme suivante, à savoir ceci."
Il lui tendit trois couteaux d'acier. Lorsque Lucie les posa sur son index, comme elle l'avait vu faire, elle se rendit compte qu'ils étaient équilibrés pile au centre.
"Et je suis censée faire quoi avec ? Demanda-t-elle.
- Ce sont des couteaux de lancer. Tu peux te rapprocher de la cible de l'arc, ensuite à toi de jouer !"
La jeune fille tordit la bouche, mais s'avança vers la cible sans rien dire. Elle s'arrêta à environ trois mètres, puis se mit dans la même position que pour tirer à l'arc.
Bon. Je vise, et je lance, pensa-t-elle.
Comme dans tous les films qu'elle avait pu voir, elle prit la première dague par la lame, recula le bras derrière son épaule et le projeta vers la cible en essayant de lui imprimer un mouvement de rotation.
Ce fut avec un son sourd que les trois manches allèrent percuter le mur, à une dizaine de cetimètres de la cible initiale.
*
"Bon, on va passer au boomerang alors.
- Vous utilisez des boomerang ?
- Oui, c'est très utile. Ca permet d'assommer de loin des personnes... indésirables sans les tuer, et sans laisser de traces. Le plus difficile n'est pas le fait qu'il revienne vers toi, mais plutôt de correctemen viser, et de le rattraper facilement."
En effet. Ce fut la seule pensée de Lucie, lorsque, après une dizaine d'essais, en ayant manqué la cible à chaque fois, s'être fait une bosse sur le front, et avoir a moitié assommé Zoltan alors qu'il se trouvait derrière elle, elle s'avoua vaincue.
"Voyons, il te reste encore l'arbalète à tester, les étoiles de jet et le poignard", dit Zoltan en consultant le tas d'armes, qui se réduisait de plus en plus.
Apparamment, il ne voulait pas renoncer.
Il mit d'autorité l'arbalète - chargée - dans les mains de Lucie, et qui visa la cible avec la plus grande concentration. Lorsqu'elle fut sûre de son angle, elle pressa la gâchette, et le carreau fila en sifflant vers la zone noire du centre.
"Et bien, voilà qui n'est pas trop mal ! Sourit enfin Zoltan en lui prenant l'arbalète, ne souhaitant sans doute pas subir de domages collatéraux.
En échange, il lui donna quatre petites rondelles d'aciers hérissées de pointes aggressives. Lucie en découvrit l'usage avant le fonctionnement, et en lança la moitié avat de se rendre compte qu'il y avait un sens, afin que les pointes se fichent dans la cible. Au lieu de glisser lamentablement.
L'une des étoiles tomba par terre après avoir rebondit sur le mur. La deuxième, lancée – encore - dans le mauvais sens de rotation, roula sur la cible jusqu'au sol. La troisième se ficha dans la cible sans aucun bruit. Mais, enfoncée trop peu pronfondément, elle se détacha et roula elle aussi jusqu'au sol. Le sourire de Lucie se mua en grimace. Enfin, la dernière, emportée par un saut périlleux, ricocha sur le plafond, décrivit une courbe improbable, et alla enfin se planter dans la cible – et y resta.
Mais Zoltan n'accorda aucun répit à Lucie, et lui tendit un poignard, déjà positionné dans une garde parfaite. La jene fille prit le temps d'examiner l'arme. Sur le pommeau était gravé un petit triangle inscrit dans un cercle. Trois rayons partaient du centre du cercle pour aller rejoindre les sommets du triangle.
Lucie n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps : elle entama un duel acharné – et inégal – avec Zoltan.
Tournant autour d'un même point, de façon à se tenir à la même distance l'un de l'autre, les deux adversaires ferraillaient sans relâche. Zoltan avait l'avantage, mais se gardait de le pousser, attendant de voir où étaient les limites de la jeune fille.
Celle-ci, sans relâcher la tension, cogitait ferme.
Bon. Je suis loin d'être à son niveau. Très, très loin même. Qu'est-ce qu'il dirait ? De l'audace. De l'AUDACE.
Lucie bondit en avant et se reçut sur les genoux, passant ainsi sous la garde de son adversaire. Son poignard remonta, fulgurant, vers Zoltan qui releva la tête, histoire de ne pas être décapité.
Les deux s'immoblisère, l'une le souffle court, l'autre comme si se levait de son fauteuil.
"Bien joué."
Lucie eut l'impression de sentir une sorte de fierté dans sa voix.
"Ca, c'était audacieux. Très, même."
Il récupéra le poignard et alla le ranger, tandis que Lucie s'asseait, toujours essouflée.
"Alors ? Qu'est-ce que vous pensez de moi ?
- La première chose à laquelle je pense, c'est que tu ferais bien de commencer à me tutoyer, j'ai l'imression d'être vieux. La deuxième, c'est que tu te débrouilles plutôt bien pour une première fois. Mais il y a encore une chose dont je voudrais te parler...
- Quoi ? Vous... Tu ne m'as pas tout dit ?
- Si je devait te raconter en détail l'histoire de ce continent, de la Guilde des Assassins, on en aurait pour la nuit – et bien plus.
- Et donc ? C'est quoi, ce dont tu veux me parler ?
- De l'arme secrète des Assassins, bien sûr."


* Canon d'avant-bras : protection de l'avant bras.


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MessageSujet: Re: La Guilde des Assassins   La Guilde des Assassins EmptyMer 3 Aoû - 12:44

CHAPITRE 5 : L'ARME D'UN ASSASSIN

"De tous temps, chaque Assassin a toujours reçu, ou plutôt s'est procuré, une arme secrète. Peu de temps avant son adoubement, l'apprenti part en quête de ce que l'on appelle la Quête d'une Arme. Comme tu peux le remarquer, le nom a été mûrement réfléchi pendant de longues heures – Zoltan sourit. Il part avec une tunique et un poignard, c'est tout, à lui de se procurer le reste. Ces armes sont cachées un peu partout zur Kaïdza. On dit que c'est le destin qui pousse vers l'arme qui nous convient le mieux. Une fois le coffret contenant l'arme découvert, l'apprenti n'est pas au bout de ses peines. : en effet, l'arme est très souvent cassée ou en mauvais état de fonctionnement. On n'a jamais su pourquoi. Toujours est-il que tout est en pièces détachées. Heureusement, il y a un plan expliquant comment le réparer et à quoi cela sert, mais difficile à obtenir : en effet le parchemin est enroulé très serré dans un petit tube de pierre. Le plan est enroulé autour d'un petit tube empli d'acide. Pour ouvrir le cylindre, il faut trouver le "mot de passe", qui est la réponse de l'énigme qui l'accompagne. La réponse étant un mot formé d'un certain nombres de lettres. Une fois la réponse trouvée, il suffit de l'encoder sur les petits cylindres pivotants qui forment la paroi du tube de pierre. Si c'est le bon mot, le cylindre s'ouvre alors en deux et on peux récupérer le parchemin. Mais attention ! Cela ne sert à rien de d'essayer de l'ouvrir par la force, car si on casse le tube, la fiole d'acide se casse elle aussi, et le parchemin en est imbibé, le rendant alors illisible. Ensuite, il suffit d'apporter le plan et les morceaux d'arme à un forgeron un peu douée dans les petits mécanismes, qui peut réparer l'arme, pour en faire un exemplaire unique et sur mesure.
- Mais... Pourquoi en faire un seul exemplaire ? Demanda Lucie.
- Pour le côté pratique, parce que le métal employé pour les morceaux d'armes n'a jamais été égalé, et si on en utilisait un autre, l'objet serait très lourd et perdrait donc toute son utilité. Pour le côté moins logique, parce que c'est une tradition. Et chaque Assassin a sa propre arme, différente de toutes les autres."

*

Comme il devait être plus ou moins midi, Lucie se rendit à la salle à manger.
Trois longues tables en occupaient le centre, entourées de tabourets, de chaises et de bancs. Partout où elle regardait, tout était occupé par une foule de gens. Mais la plupart n'avaient pas l'air d'être des Assassins. C'étaient des dignitaires, des nobles, des gens habitués à être obéis, mais aussi des serviteurs, des palefreniers. Lucie comprit que, quel que soit le rang de chacun, tout le monde mangeait sur un pied d'égalité.
Les Assassins se démarquaient fortement avec cette foule colorée. Vêtus de noir, la capuche rabattue sur le visage pour la plupart bien que quelques-uns l'aie découverte, ils portaient tous leur armure, pour bien servir leur réputation de paranoïaque. Mais les non-paranoïaques ne devaient de toute façon pas faire long feu. Installés par petits groupes, un peu à l'écart des autres, ils chuchotaient doucement entre eux.
Lucie referma doucement la porte et se chercha une place des yeux. Elle remarqua Enzo, qui était assis avec plusieurs autres apprentis. Le garçon lui fit signe de la main et l'invita à s'asseoir. Il lui avait gardé une place, ce dont la jeune fille lui fut reconnaissante.
"Alors, ça a été ? Introduit-il. Comment t'es-tu débrouillée ?
- De l'avis de Zoltan, pas trop mal, répondit-elle avec une moue désabusée.
- Et du tien ?
- Totalement lamentable."
Enzo ne put s'empêcher de rire devant son visage penaud et la tête compatissante des autres apprentis, qui attendaient que Lucie poursuive.
"J'ai balancé le boomerang dans la poubelle, je me suis coupée avec une étoile de jet – elle exhiba son doigt endolori, j'ai rayé une épée en la laissant tomber par terre, et j'ai fait un trou dans la cible avec une flèche.
- Dans le dernier cas, c'est assez logique, la rassura Enzo.
- Ah, ah, très drôle.
- Mais pour le reste... Toutes mes félicitations, ma vieille.
- Pardon ?
- Il n'y a eu qu'une seule Assassin. D'ailleurs comme tu peux le remarquer, il n'y a pas de féminin. Bref, quand elle est arrivée, elle n'a même pas réussi à soulever l'épée.
- Il paraît qu'elle s'appelait... Denyelle."
Lucie se figea. Était-ce possible...
"Ouais, intervint un garçon aux longs cheveux nouées en queue de cheval et à l'air avenant, mais à force d'entraînement, elle l'a soulevée, cette épée. Et même plus. On dit que c'était une des meilleures de son temps.
- Et une de trop", grommela un garçon appelé Anontès, qui posa les coudes sur la table en la regardant d'un œil mauvais.
Lucie ne dit rien mais lui lança un regard noir. Plus personne ne décrocha un mot de tout le dîner. Il n'y avait plus rien à ajouter.

*

"On travaille par binômes, expliqua Enzo.
Après le dîner, ils s'étaient rendus à la sa&lle d'entraînement pour leur leçon d'escrime. Les autres membres du groupes étaient tous là depuis quelques mois. Enzo, le plus jeune affronterait Lucie.
Ce fut Eomen qui les accueillit. Grand, maigre, sec comme un haricot nerveux, il donnait le parfait exemple du professeur risquant à tout moment de faire une crise d'hystérie.
Il avait de courts cheveux noirs coiffés en brosse et des yeux bleu perçant. Il semblait se tenir constamment sur ses gardes, les jambes fléchies comme pour se préparer à bondir.
Les autres élèves, qui étaient ceux avec qui Lucie et Enzo avaient dîné, se ressemblaient tous : grands, musclés comme si ils passaient leurs nuit à soulever de la fonte et l'air sérieux. Seul Anontès regardait Lucie d'un air glacial.
"Bon, commença Eomen en parlant à toute vitesse. Aujourd’hui, Lucie nous a rejoint.Ou plutôt Lucifer, mais ça c'est pour l'officiel. Elle travaillera en binôme avec Enzo, ce qui signifie que vous n'avez pas à vous en soucier, ni à la maltraiter comme certaines personnes on l'habitude de le faire avec les nouveaux."
Bien sûr, il ne visait personne.
Lucifer. Ce nom semblait étrange à Lucie. Il faisait penser au diable en personne. Était-ce ce qu'elle était ? Le Diable ? Condamnée à se nourrir du malheur des autres ?
"Prenez vos armes et commencez à vous échauffer."
Apparemment, Eomen n'avait que faire de ses états d'âmes.
Il se tourna vers la jeune fille, l'attrapa par le bras et l'entraîna vers une table qui disparaissait sous les épées, tout ça d'un seul geste.
Il en prit une et la tendit à Lucie, qui eut à peine le temps de refermer les doigts sur la poignée qu'il la lui arrachait déjà. Il lui en donna une autre, qui se logea bien plus facilement dans les creux et les bosses de la main de la fille. Elle fit quelques mouvement désordonnés, avec l'impression d'être parfaitement ridicule. Malgré tout cela, l'épée lui allait parfaitement, ne semblant être qu'une extension de son bras. Légère mais solide. Eomen lui donna le fourreau et une ceinture.
L'étui de cuir s'accrochait sur l'épaule, ce qui, selon les dires de professeur, étant censé donner plus de puissance au premier coup, juste après avoir dégainé son épée. Du moins si le possesseur de l'arme arrivait à sortir son sabre et à porter le coup d'un seul geste.
L'acier chanta lorsque l'épée alla se nicher dans la place qui lui était destinée.
"Bien, poursuivit Eomen en se tournant vers le groupe. Nous allons maintenant accélérer un peu le mouvement. Ce n'est pas un cours d'aérobic, enfin ! Voyons un peu comment vous vous fendez après le temps que j'ai mis à vous apprendre cette technique !"
Aussitôt, les élèves se répartirent deux par deux, les groupes à distances respectables les uns des autres. L'un des deux faisait un petit bond en avant en tendant son épée comme un brochette, tandis que l'autre parait le coup ou esquivait.
Se décidant à agir, Lucie se tourna vers Enzo et se rua en avant. Celui-ci, d'un léger mouvement du poignet, dévia son assaut.
La jeune fille recula et recommença. Elle échoua.... Une fois de plus.
Alors elle observa plus attentivement les autres. Avant d'attaquer, ils laissaient planer un petit moment d'incertitude, un petit moment de doute. Puis ils lançaient l'assaut en profitant de la surprise. La plupart du temps, leur attaque était déviée in extremis. Mais une fois sur cinq, le coup faisait mouche.
Lucie se concentra soigneusement. Visa une petite tache de soupe sur la tunique d'Enzo. Se tendit. Bondit.
Le crissement de la lame contre la lame la fit frémir.
Réfléchissant encore plus activement, Lucie comprit. Elle fit le vide dans son esprit. Plus rien d'autre n'existait qu'Enzo, elle et leurs épées dégainées, leurs tranchants à nu.
La tension monta comme une vague dans tous son corps. Se retenant au maximum, la jeune fille contracta ses muscles. La vague déferla. Entre le moment ou elle détendit ses muscles et le moment ou elle arriva sur le garçon, il lui sembla qu'un millénaire s'écoulait.
Bondissant à seulement quelques centimètres du sol, elle tendit le bras et l'épée comme si sa vie en dépendait – d'ailleurs, elle risquait un jour d'en dépendre.
Sa lame parcourut le chemin jusqu'à, en évitant la parade de celle d'Enzo, se pointer sur le nez du garçon, qui loucha dessus.
"Joli coup, pour un premier entraînement", lâcha-t-il.
Lucie rayonnait. Enzo lui tapa sur l'épaule, dans un geste qu'il voulait amical, mais qui fit pousser un petit gémissement de douleur à Lucie.
Elle avait porté son premier coup d'épée : à présent, elle était une véritable apprenti Assassin.
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MessageSujet: Re: La Guilde des Assassins   La Guilde des Assassins EmptySam 1 Oct - 18:36

CHAPITRE 6 : ARC ET FLÈCHES


Lucie se réveilla à l'aube, comme tous les matins. Cette habitude, qu'elle avait prise sur Terre, de se donner une heure de réveil précise, lui permettait de se lever suffisamment tôt pour se préparer à l'aise, sans ressembler à un zombie.
Enfin, pas trop. Dans un demi-sommeil, elle enfila ses vêtements, attrapa ses cheveux qu'elle noua avec un lacet de cuir et souffla un bon coup. Un nouvelle journée l'attendait.
Elle descendit les escaliers, tourna à droite et se retrouva dans la cour du château de Sennal. La cour serait sans doute déserte car personne n'était suffisamment insensé pour se lever à pareille heure...
Quand elle passa la porte de la bâtisse, elle s'arrêta net, ferma les paupières et les rouvrit. La cour grouillait déjà d'une activité matinale, sur un fond sonore de plusieurs dizaines de chants d'oiseaux. Elle se sentit un peu gênée d'avoir dormi aussi tard, et fit la grimace. Mais personne ne lui prêta attention. Elle déglutit et s'avança vers Enzo, qui lui sourit.
"Tu n'as encore rien vu. D'habitude, les oiseaux sont encore plus nombreux. On ne peut même plus s'entendre en parlant normalement."
Lucie nota qu'il avait agréablement fait semblant de prendre son trouble pour la surprise des oiseaux.
"Euh... Salut, Enzo, dit-elle platement.
- Salut. Aujourd'hui, Zoltan m'a fait réveiller en grande pompe, m'a ordonné de le suivre dans son bureau. Là, il m'a assis de force sur une chaise... Et je me demandais quelle nouvelle forme de torture il avait l'intention de tester sur moi, quand il m'a simplement annoncé que je devais t'enseigner à tirer à l'arc, bien que ce soit encore Eomen qui nous supervise."
Il lui en tendit alors un doté d'une double incurvation. Il lui expliqua que cette forme particulière donnait plus de puissance au tir, puis lui tendit un poignée de flèches en bois. Il posa ensuite ses mains sur les épaules de la fille et la fit tourner face aux cibles en lui souriant, les yeux brillants.
Celles-ci, à une vingtaine de pas, semblaient narguer Lucie, la défiant de leur planter une flèche dedans.
Malgré son épaule qui implorait pitié, la jeune fille tendit l'arc au maximum de ses forces. Le poignet au niveau de la joue, un œil fermé pour mieux viser, elle vérifia que son index et la pointe de la flèche étaient dans le même axe, orienté vers la cible. Elle relâcha doucement la corde. Celle-ci claqua, la flèche partit en sifflant et alla se planter presqu'au centre de la cible.
"Pas mal", sourit Eomen qui était pourtant avare de compliments.
Ce genre d'appréciation équivalait, pour un professeur normale, à une exclamation de joie et une embrassade. Mais ce n'était pas vraiment son style.
Lucie recula d'une dizaine de pas, visa de nouveau la cible et fit mouche. Elle tira toutes ses flèches, mais la dernière alla ricocher contre le mur. L'apprentie grommela un instant, puis alla récupérer les traits en se baissant lorsqu'une flèche tirée maladroitement par quelqu'un d'autre la frôla. Il lui adressa un sourire gêné et se concentra.
La jeune fille réessaya autant de fois qu'elle le put, presque toute la matinée en fait, mais à chaque fois, au moins une flèche sur les cinq manquait sa cible.
"Mais enfin ! S'énerva Eomen. Pourquoi n'arrives tu pas à toutes les planter ?
- Mais... tenta de se justifier Lucie. J'arrive à en planter au moins quatre dedans à chaque fois !
- Ce n'est pas le problème ! Pourquoi la cinquième ne suit-elle pas une trajectoire identique à celles des quatre précédentes ? Il te suffit de reproduire les mêmes gestes ! Si tu n'arrives pas à toutes les planter correctement, je peux t'assurer que tu auras un expérience de vie très réduite ! Réduite de quatre cinquièmes, précisément !"
Lucie serra les dents, puis alla ramasser ses flèches.
Elle les encocha toutes les cinq à la fois, puis visa la cible. Elle lâcha la corde qui lui frappa douloureusement le poignet. Mais elle n'en avait cure. Elle contemplait les cinq traits plantés dans cibles, en droite ligne, puis reporta son regard sur Eomen, éberlué.
"Ça vous va comme ça ?"

*

"Voyons ce que tu vaux... dit Enzo.
- Dans quoi ? L’interrompit Lucie.
- ... Si je te défie dans un concours de vitesse, acheva le garçon.
- Prépare ton mouchoir, répondit-elle du tac au tac.
- On verra qui pleurera."
Ils sortirent leurs flèches au même moment. Leurs mains volaient, presque invisibles grâce à la vitesse. Mais Enzo, rôdé par des moins d'entraînement intensif, visait deux fois plus vite que Lucie, qui mettait un certain temps à ajuster ses flèches. Aussi avait-il déjà planté presque toutes les siennes alors que la jeune fille venait d'encocher sa deuxième.
En repensant à la séance d'entraînement du matin même, Lucie décida qu'elle n'avait rien à perdre. Elle saisit tous les traits qui lui restaient, les cala solidement sur son arc, tendit la corde et les envoya se ficher dans la cible. Lucie lança alors un petit regard de défi à Enzo.
"Alors ? Qui va aller pleurer dans les jupons de sa mère, maintenant ?
- Mouais. Mais tu as eu de la chance. Et puis j'aurais pu le faire aussi, et j'aurais gagné."
Lucie savait que ce n'était pas vrai, mais se garda bien de le dire : il devait être suffisamment difficile pour Enzo de se faire battre par une fille, et en plus cela faisait moins longtemps que lui qu'elle s'entraînait.
Prenant pour prétexte d'examiner son bras bleui par les chocs de la corde, elle détourna le regard en grimaçant. Le lendemain, elle aurait l'air d'être tombée dans de la peinture fraîche.
Enzo la nargua en agitant son bras protégé par un épais brassard de cuir. Lucie ne releva pas, lui tira la langue et se saisit d'une protection qu'elle glissa sur bras. Elle l'ajusta en tirant sur les lacets avec ses dents, puis ressaisit derechef son arme.
"Que dirais-tu d'un autre concours, mais en circonstances réelles cette fois ?
- D'accord, mais qu'est-ce que tu veux dire par "circonstances réelles" ?
- T'occupe. Prends des flèches, je vais demander à Eomen sa permission."
Celui-ci surveillait les autres, qui plantaient la plupart de leurs flèches sur les murs, au plafond ou dans le sol. L'un d'eux avait même réussi à toucher son prore pied, et il sautillait en criant. Forcément, ça ne faisait pas du bien.
Après avoir obtenu la permission du maître d'armes, Lucie et Enzo traversèrent le hall d'entrée, le hall et le village entourant le château.
C'était d'ailleurs la première fois que Lucie voyait celui-ci, et elle n'en était que plus étonnée. Les gens, vivant leurs petites vies miséreuses, lui firent comprendre la chance qu'elle avait d'habiter au château ; si elle n'avait pas suivi l'entraînement d'Assassin, elle se serait échinée dans les champs, dans une échoppe ou dans un autre travail peu reluisant.
En amont de la rivière, l'auberge avait déjà ouvert ses portes. On la reconnaissait facilement, avec son enseigne montrant une marmite plein d'une liquide verdâtre, et surmontée du nom de l'établissement, "À la Chaude Soupe". Déjà, de nombreuses gens se dirigeaient vers la porte, l'air affamé. Les rares qui sortaient ne semblaient plus tenir debout, sans doute abrutis par le trop de vin qu'ils avaient bu.
Tout au bout du village, en aval de la rivière, l'odeur de putréfaction de la tannerie tenait les autres maisons à l'écart, dessinant une sorte de rayon sans maisons. Entre les deux bâtiments se tenaient différentes échoppes, telles une forge, un cordonnier et plusieurs tailleurs. Entre les commerces et à l'étage, se trouvaient de petites habitations miteuses.
La muraille de pierre grise ceignant Sennal était percée d'une grande porte de bois grande ouverte, gardée par quelques Assassins vigilants.
Après que les gardes les eurent respectueusement salué, Enzo et Lucie continuèrent leur chemin, et se trouvèrent bientôt dans un paysage complètement différent.
À droite s'étendait une plaine à perte de vue, bien que la ligne d'horizon soit brisée par plusieurs bosquets, tandis que la gauche et le terrain leur faisant face étaient obscurcis par une immense forêt de conifères et de chênes. Le chemin de pierre et de terre qu'ils avaient suivi semblait conduire à cette dernière forêt, puis obliquait vers l'ouest, c'est-à-dire la plaine.
Enzo pointa un doigt en direction du sud-ouest.
"Par là, c'est Bélakel, la capitale. Et nous, on va... par là !"
Il désignait un grand arbre solitaire à quelques centaines de mètres.
Arrivés à une distance trop grande au goût de Lucie, ils s'arrêtèrent. Montrant le foulard rouge attaché au tronc de l'arbre, Enzo expliqua que c'était leur nouvelle cible. Et, montrant l'exemple, il décocha une flèche qui se ficha au centre de la petite tache pourpre.
Les cheveux ébouriffés par une rafale de vent, Lucie secoua la tête pour se dégager la vue, puis cala une flèche sur sa corde. Le sifflement du bois se perdit dans le son du vent, alors que la flèche allait se planter une dizaine de mètres sur la gauche.
En un éclair, Lucie comprit : le vent avait fa&it dévier le trait dans sa course....
"Je vois que tu as besoin de quelques leçon, s'amusa Enzo. J'ai peut-être omis de t'avertir que le vent risquait de te gêner."
Lucie lui tira la langue, puis s'approcha.
"Montre-moi, demanda-t-elle.
- Premièrement, il faut que tu calcules la vitesse et la direction du vent. Pour ça, il suffit de cueillir..."
Il se pencha, saisit un brin d'herbe et se lança dans des explications compliquées. Si compliquée que Lucie s'y perdit un peu, mais fit semblant d'écouter attentivement. Finalement, pour démontrer tout cela par la pratique, Enzo lâcha la petite bande verte, qui voleta quelques instants, puis alla se déposer tout doucement sur le sol, quelques mètres à gauche. Après une demi-heure d'explications, Lucie avait plus ou moins compris comment calculer l'inclinaison qu'elle devait ajouter pour que sa flèche touche la cible.
Après avoir réussi à en planter plusieurs, elle se tourna vers le garçon :
"Et comment je fais, si j'ai des Gardiens après moi ? J'aurai sans doute pas toujours trois ans pour calculer mon angle !
- Pour ça, il faudra tirer au jugé !" dit Enzo en s'éloignant en direction de Sennal, laissant une Lucie pour le moins perplexe.

*

Après un bon dîner, Lucie se sentait un peu mieux et aurait tout donné pour pouvoir se reposer. Mais Enzo, implacable, l'entraîna dans la plaine. Cette fois, accompagnés de Vanko, ils devaient lui apprendre à fabriquer un arc à flèches.
Enzo lui avait expliqué qu'il ne fallait pas être impressionné par lui, qu'il était un peu extravagant mais rien de plus. C'était lui qui fabriquait les arcs, les arbalètes et ce genre d'objets pour les Assassins, mais il souhaitait que ceux-ci aient quand même quelques notions de fabrication. Il jouait également de divers instruments, mais Lucie n'avait pas encore eut l'occasion de l'écouter jouer.
"Mais attention, l'avait-il mise en garde, n'écorche pas son prénom, il déteste ça."
Grand, les cheveux courts, les yeux bruns et rieurs, Vanko avait tout pour attirer la sympathie. Mais par dessus-tout, il adorait raconter les blagues les plus idiotes possible. Il semblait en permanence survolté et en pleine forme.
Traversant la plaine en direction d'un bosquet, armés d'une scie, d'un canif chacun et de quelques plumes, et d'une longue ficelle bien solide.
"Le plus important, dit Vanko, c'est de bien choisir son arbre. L'idéal étant l'if, le noisetier ou le frêne. Le noisetier est plus souple, mais celui que nous allons prendre aujourd'hui, c'est le bois d'if. On va essayer de s'en procurer quelques branches. Je vous rappelle que cet arbre à des feuilles vert foncé et des petites baies rouges, que je vous déconseille de manger, à moins bien sûr que vous vouliez absolument mourir dans d'atroces souffrances."
Il paraissait toujours jovial en disant cela sur le ton de la conversation. Dans son dos, Lucie grimaça à l'adresse d'Enzo, qui haussa les épaules, l'air de dire que c'était normal.
Enfin, ils arrivèrent devant le bosquet vers lequel ils marchaient depuis qu'ils étaient partis de Sennal. Aussitôt, Vanko posa une main sur le tronc d'un arbre correspondant à sa description, et commença à grimper.
"Alors ? Cria-t-il, voyant qu'ils ne le suivaient pas. Qu'est-ce que vous attendez, les mous ? On dirait des... Vous êtes bien trop... sages !
- C'est un peu le but, non ? Chuchota Lucie en commençant à s'élever.
- Ouais. Mais pour lui, c'est l'insulte suprême. Il considère qu'on devrait être un peu plus excités à l'idée de monter dans un arbre. D'ailleurs, il risque de nous faire un petit discours quand on sera en haut."
- En effet, lorsqu'ils parvinrent à la cime de l'arbre, Vanko les attendait, assis à califourchon sur une fourche. Il se retourna vers eux, les yeux brillants.
"C'est magnifique, n'est-ce pas ?"
Magnifique. Le mot était faible. La plaine s'étendait devant eux, offerte à leurs regards émerveillés devant ses reflets légèrement turquoise. L'herbe haute se balançant doucement sous l'éclat du soleil de l'après midi. Tout au bout, la mer, comme une promesse lointaine d'aventure et d'incertitude. Se confondant avec l'horizon, lui-même seulement brisé par les murailles de Sennal, hauts murs de pierre grise s'intégrant au paysage.
Derrière eux, une immense forêt, recouvrant vallons et collines, son vert éclatant camouflé par quelques rares chapes de brume.
Lucie ne dit rien, se contentant de savourer la beauté des lieux en silence.
"Tu parlais d'un discours, non ? Dit Vanko, rieur, brisant la quiétude des lieux, tandis qu'Enzo paraissait soudain très intéressé par ses pieds. Eh bien... Je pense... Je pense que nous avons une chance incroyable d'être ici. Que tout être humain ayant cette chance ne devrait pas la gâcher en essayant de la décrire avec cette arme imparfaite... La parole."
Et, sur ces mots, il brisa la branche qu'il fixait depuis quelques instants. Lucie et Ezo s'entreregardèrent, choisirent de rien dire eux aussi et cassèrent une branche de la même façon.
Puis tout ce petit monde descendit, s'aidant d'une seule main, l'autre occupée par la branche, si encombrante que Lucie glissa. Elle poussa un petit cri étouffé, mais son morceau de bois se coinça sur une fourche, et elle ne tomba pas. Elle agrippa de nouvelles prises et se remit à descendre, plus prudente que jamais.
Une fois en bas, Vanko leur montra comment tailler leur récolte, tout en leur expliquant ce qu'ils allaient réaliser, et comme ils allaient le faire.
"Donc on va fabriquer un arc long avec une incurvation simple. Avec une incurvation double, la flèche irait plus loin mais c'est plus difficile à fabriquer."
Une fois leurs branches correctement équarries, les deux jeunes gens, sur les conseils de leur professeur, nouèrent chaque extrémité de leur corde en une petite boucle, après avoir soigneusement calculé la longueur nécessaire. Ils passèrent une boucle au bout du bout de bois, plièrent celui-ci autant que possible et accrochèrent l'autre boucle à sa deuxième extrémité.
Il fabriquèrent ensuite des flèches, l'important étant de bien équilibrer la pointe de métal et l'empennage fait de plumes. Plus la flèche était longue, et plus elle était empennée, plus elle irait loin.
Alors qu'Enzo se risquait à des longueurs pharaoniques, Lucie se cantonna à des tailles plus traditionnelles, utilisant des plumes de mésanges (ou, du moins, ce qui y ressemblait) et de corneilles. Lorsqu'enfin la jeune fille se décida à tester son œuvre, le soleil était déjà bas dans le ciel.
La flèche vola loin, et alla se planter avec un son mat dans le foulard écarlate, toujours accroché au tronc de l'arbre qui avait servi de cible d'entraînement au matin.
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Lune

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MessageSujet: Re: La Guilde des Assassins   La Guilde des Assassins EmptyDim 25 Déc - 18:06

CHAPITRE 7 : OBJETS VOLANTS NON IDENTIFIÉS


Les semaines passèrent. Lorsque Lucie parvint à planter, par un temps d'orage bien entendu, toutes ses flèches dans une cible située à une centaine de mètre et à fabriquer un arc et une dizaines de flèches en moins d'une heure, Zoltan s'estima satisfait.
Un jour qu'elle avait demandé à Enzo, un peu gênée, pourquoi il ne suffisait pas de demander aux Assassins d'aller secourir ses parents, Vanko, qui passait par là, avait répondu à sa place :
"Mais parce que personne à part toi n'est assez fou pour y aller !"
C'était sur cette réplique réjouissante qu'il avait tourné les talons.

*

Lucie contemplait son déjeuner sans rien dire. Elle n'avait pas vraiment faim, peut-être à cause de ce nœud mélancolique qui lui serait l'estomac.
"Qu'est-ce qui ne va pas ? Demanda Enzo, qui avait déjà reprit trois fois du pâté et lorgnait sur le dernier morceau.
- Rien. Ce... Ce n'est pas important."
Enzo mima le psychologue sortant son carnet, son stylo et croisant les jambes, puis se tourna vers elle.
"Je vous écoute. Racontez-moi votre vie et vos problèmes pendant que je fais semblant de comprendre quelque chose.
- Oh, si tu y tiens. Aujourd'hui, c'est mon anniversaire.
- Joyeux anniversaire, alors, dit le garçon en perdant son ton professionnel.
- J'ai dix-huit ans aujourd'hui. L'âge de la raison.
- Chez nous c'est à sept ans.
- Ah.
- Donc ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Eh bien... Ça fait à peu près dix-sept ans qu'ils sont là-bas, alors."
Enzo comprit directement ce qu'elle sous-entendait par le là-bas. Il rapprocha sa chaise et lui posa une main sur l'épaule, dans un geste se voulant consolant.
"Je ne vais pas me vanter en disant que je comprends ce que tu ressens, dit Enzo après une minute de silence. Je n'ai jamais connu mes parents, donc je ne peux pas... comprendre. Le fait qu'ils soient si loin, mais si proches... Bref. Ici, tu ne perds pas ton temps. Parce que je sais que c'est ça qui t'inquiète. Le délai d'attente. Mais si tu y vas avant la fin de ta formation, tu mourras.
- Ce qui serait tout de même un peu fâcheux, répondit-elle en prenant un accent snob sur le dernier mot.
- J'en conclus donc que tu as un total intérêt à rester ici pour me massacrer au rythme agréable et reposant de deux leçons par jour.
- Tu exagères, voyons ! C'est toi qui m'as appris comment calculer la vitesse du vent.... Parce que sans toi, ça aurait été très bien que j'atteigne une cible immobile dans une salle. Mais je doute que nos ennemis arrêtent de bouger juste pour me faire plaisir.
- Là, tu n'as pas tort. Attends une minute, je reviens tout de suite."
Sur ces mots, il disparut en courant en direction de la porte de la salle à manger. Il reparut une soixantaine de secondes plus tard, brandissant une sorte de petite boite de bois brun verni.
"Très ponctuel, à ce que je vois, ironisa Lucie.
- Tais-toi et admire ! Dit-il en lui tendant ce qu'il portait.
- C'est une... boîte.
- Non vraiment ? Je n'en m'en étais pas aperçu, ironisa le garçon. Ouvre !"
Lucie ouvrit délicatement la boîte. De la taille de son poing fermé environ, elle était étonnamment lourde. L'intérieur, recouvert d'un tissu pourpre qui ressemblait à du satin, luisait faiblement dans la lumière du matin. L'objet qu'elle contenait failli faire laisser échapper un soupir à Lucie, qui se retint à temps. Encore et toujours ce symbole. Sans doute était-il censé être représentatif de quelque chose, mais elle n'en avait que marre.
Mais cette fois, il était dans une sorte de métal noir recouvert de volutes argentées. Un cercle dont les rayons définissaient les sommets d'un triangle.
"Tu sais ce que ça signifie, au moins ? Demanda brusquement Enzo.
- Euh... Non.
- Le cercle signifie le peuple, tournant sans cesse dans leur ronde immuable et tranquille. Le triangle nous symbolise, nous, les Assassins. Nous avons beau avoir des points communs avec les gens, nous ne nous mêlons pas à eux. Nous sommes... différents. Les trois rayons nous relient à notre but. Et... par les tenants et aboutissants de ce but, nous sommes reliés au peuple."
Lucie sourit. Elle passa le collier de soie à son cou, puis serra Enzo dans ses bras, incapable de parler. Lorsque les tables se furent vidées de leur occupants, ils sortirent dans la cour sous une bruine matinale.

*

"Aujourd'hui, je vous demanderai d'être particulièrement attentifs, commença Eomen, 'air grave. En effet, nous allons commencer à travailler avec ceci – il tira un long poignard à la lame effilée de sa poche – et je doute qu'on puisse recoller un morceau de votre... anatomie qui aurait été tranché par un malencontreux hasard. Et avec ceci – il prit cette fois un boomerang sur la table derrière lui – je vous conseille de bien viser."
Il fit une démonstration. Reculant le pied droit, il amena son bras derrière son épaule, et projeta le couteau de lancer en avant, son bras ressemblant à un serpent en pleine attaque. La lame siffla, tourna sur elle-même et alla se planter avec un bruit sec dans la cible à l'autre bout de la salle. Il fit le même genre de démonstration avec une étoile de jais, puis envoya le boomerang décapiter un mannequin de paille. Après cela, il dégaina son épée et l'envoya se planter dans la porte. Après avoir envoyé tout ce qui était lançable, et même ce qui ne l'était pas, il se calma et se tourna vers ses cinq élèves un peu sceptiques. Leur nombre avait été réduit car celui qui s'était planté une flèche dans le pied avait du rester à l'infirmerie. Il restait donc Anontès, le garçon ronchon que Lucie avait déjà repéré, celui aux longs cheveux et à l'air avenant dont elle savait qu'il s'appelait Olem, un autre dont elle ne connaissait pas le nom mais qui paraissait très proche d'Anontès, et, bien sûr, Enzo et elle.
"Bien, reprit Eomen. Si vous êtes droitier, vous devez reculer le pied droit. En fait, vos pieds doivent presque être parallèles à la cible, mais votre buste doit être tourné vers elle. Dans l'idéal, il vaut mieux tenir l'objet à lancer par la lame, quel qu'il soit. Reculez votre bras par dessus votre épaule, et imprimez un sens de rotation à cet objet. Ensuite, relâchez tout et propulsez votre bras en avant. Sans oublier de viser, bien sûr.
- C'est possible de faire tout ça en même temps ? Chuchota Lucie à Enzo.
- Et les bavardages sont inutiles, assura Eomen.
- Apparemment", répondit le garçon avant de se tourner vers une cible, l'air décidé.
Lucie se tut alors et se plaça elle aussi face à un disque de bois tendre, les poches pleines. Elle lança soigneusement sa première arme en suivant les conseils de leur professeur, qui corrigeait leurs positions, leur donnait d'autres explications et une avalanche d'instructions diverses. Le couteau n'arriva même pas jusqu'à la cible. Il tomba en pleine course, sans plus d'élan. S'entêtant, la jeune fille liquida son stock en quelques minutes.
Ce fut seulement au bout d'une heure, après avoir essayé différentes techniques, reculés et avancé, changé son emplacement de prise et son angle de pliage de bras, que Lucie parvint à planter son premier poignard, le manche vers le bas.
"Tu devrais reculer d'un ou deux pieds, lui dit Eomen. La lame se plantera mieux. Mais ne recule pas trop non plus, sinon le manche sera trop haut par rapport au point de plantage."

*

L'après-midi fut consacré au lancer du boomerang. Les élèves étaient censé d'abord simplement réussir à faire revenir leur arme vers eux, et surtout à la rattraper. Du moment que l'objet était plus au moins correctement lancé, il revenait sans trop de mal, et Lucie ne devait que rès peu se déplacer pour le rattraper.
Le cinquième garçon, l'ami d'Anontès, réussi à s’assommer avec son propre boomerang. L'ayant perdu de vue, il le cherchait du regard, et il le reçut en plein dans l'arrière du crâne. Lucie éclata d'un rire peu charitable mais se ravisa aussitôt, rougissante.
Au bout d'une semaine d'entraînement intensif, chaque élève était capable d'envoyer n'importe quoi dans une cible fixe. À leur grande horreur, Eomen annonça alors qu'ils allaient s'entraîner sur des cibles mouvantes. Enfin, ce serait plutôt à eux de se déplacer parce que personne ne se portait volontaire pour être cobaye, ce qui était compréhensible.
Lucie fut la première à maîtriser cette "matière", s'attirant les regards jaloux des autres. Sans doute parce que, sur Terre, elle avait eu l'habitude de courir.
La jeune fille poursuivit sa courbe vers le succès, maîtrisant de plus en plus vite les techniques étranges de leur professeur. Celui-ci leur donna enfin l'autorisation de lancer tout ce qu leur tombait sous la main. Aussi, Anontès reçut un jour une assiette dûment nettoyée dans la figure, pendant qu'Enzo se tordait de rire, et que Lucie avait l'air particulièrement satisfait.

*

Lorsqu'ils parvient enfin à toucher une quinzaine de fois de suite toutes les cibles, dans toutes positions, dans toutes les situations, avec tout et n'importe quoi (Lucie du même essayer avec un sandwich au thon), Eomen s'estima satisfait. Comme ses pauvres élèves ne sentaient plus leurs doigts après des semaines d'entraînement, il décida de les autoriser à faire une pause... Et de leur apprendre donc à monter à cheval.

Il était tard, et Lucie bâilla. Enzo était à l'infirmerie, le bras légèrement entaillé par un accident de parcours. La jeune fille soupira, puis, comme il n'était pas tard, décida d'aller voir les chevaux avant d'aller se coucher, pour faire connaissance avec ses futurs tortionnaires.
Elle avait toujours aimé ces grands animaux paisibles et pourtant capable de bien plus. Ceux de Sennal étaient grands, fins et rapides, ou lourds et solides. Mais ellke avait du mal à s'imaginer sur leur dos.
Lucie descendit les quelques marches menant dans la cour, puis obliqua à droite, en direction des écuries. La douce chaleur des animaux, l'odeur du foin séché, le bruit de mastication, tout cela était très apaisant. La jeune fille tira un tabouret, et s'assit face à un hongre bai à l'air gentil. Lui caressant doucement le chanfrein, ne pensant à rien, elle se sentait très calme.
Aussi sursauta-t-elle violemment quand un bruit de pas retentit derrière elle. Elle se retourna brusquement. C'était Anontès. Il la regardait avec un air de haine non dissimulée. Sans doute avait-il été froissé par l'assiette. Et même plus, vu la façon dont il se frottait les poings.
Lucie grimaça. En combat à mains nues, elle n'avait aucune chance. Elle était plus petite qu'Anontès, et surtout, n'avait jamais rien frappé. Sauf sur une porte, pour entrer.
"Comment fais-tu ? Demanda hargneusement le garçon.
- Faire quoi ? Demanda Lucie, qui s'attendait à tout sauf à ça.
- Je suis sûr que tu triches !
- Ah ! Ça ! Dit Lucie, comprenant enfin. Et bien, je ne sais pas, je suppose que c'est l'entraînement. On ne peut pas vraiment tricher sur ce genre de choses, non ?
- Avant ton arrivée, j'étais le meilleur, dit-il. Maintenant...
- Tu as décidé de regagner cette place, c'est ça ?" Répondit la jeune fille, sur ses gardes et prête à bondir pour éviter l'assaut qui n'allait pas tarder.
Dans l'ensemble, Lucie ne se débrouilla pas trop mal. Quand elle réussit enfin à courir en dehors des écuries et à se réfugier dans sa chambre, elle n'avait qu'une bosse, deux ecchymoses et la lèvre fendue. Elle s'assit sur son lit, se demandant si Anontès lui en voudrait vraiment pour ce petit croche-pied qu'elle lui avait fait juste avant de partir. Vu le bruit qu'avait fait son nez en percutant le sol, sûrement.
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